MÊME si bon nombre de généralistes souhaitent s’investir plus activement dans le dépistage du cancer du col de l’utérus, 90 % des frottis restent effectués par les gynécologues. Une thèse de médecine générale, qui vient d’être primée par l’union régionale « médecins libéraux » d’Alsace a recherché des solutions pour encourager la participation des généralistes, inférieure ici à la moyenne nationale.
L’union alsacienne récompense chaque année une ou plusieurs thèses qui font avancer la recherche et la pratique en médecine générale. La lauréate 2012, le Dr Elodie Calgari, a mené l’enquête du côté des patientes, et non des médecins. Sélectionnées par la méthode des « focus groups », ces femmes estiment majoritairement que le frottis fait partie du travail du gynécologue et que « l’on ne parle pas de ça avec son généraliste », la pudeur s’ajoutant parfois à l’idée qu’il n’est pas formé ou équipé pour cet examen.
En réalité, les entretiens plus poussés avec ces patientes montrent qu’elles ignorent souvent que les généralistes peuvent pratiquer cet acte. Beaucoup d’entre elles, souligne la thèse, seraient disposées à faire ce dépistage chez leur généraliste traitant si celui-ci mettait en avant son savoir faire en la matière et son « savoir être », décisif pour les actes gynécologiques. Selon cette thèse, le genre du généraliste n’a pas d’importance dans la décision des femmes, à l’inverse de la relation entre la patiente et son médecin.
Pour des consultations de dépistage.
Le Dr Calgari suggère d’améliorer la communication sur le rôle des généralistes lors des campagnes de dépistage. Dans le Bas-Rhin, la démographie des gynécologues va fortement baisser dans les années à venir, ce qui devrait mettre les généralistes en première ligne pour ces actes. L’auteur préconise même la création de consultations de dépistage qui permettraient d’aborder, lors d’un acte spécifique plus long, le dépistage des cancers colorectal, du sein et du col.
Pour le Dr Marcel Ruetsch, médecin généraliste et président du prix de thèse, ce travail illustre la vitalité des travaux en médecine générale. Le cru 2012 a été bon. « Il y a eu 12 thèses de médecine générale à Strasbourg sur un total de 70, et plusieurs d’entre elles présentaient un réel intérêt, ce qui n’est pas forcément le cas tous les ans », relève-t-il.
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