En finir avec « la norme » de l'exercice isolé : une ambition « réaliste et réalisable », dit Buzyn au congrès de ReAGJIR

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Publié le 08/11/2019

Crédit photo : PHANIE

Invitée ce vendredi 8 novembre du Grand Petit Journal, un temps fort des huitièmes rencontres des jeunes généralistes du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) à Reims, Agnès Buzyn, n'ayant pas pu faire le déplacement, s'est adressée aux 160 congressistes sous la forme d'une courte vidéo.

En indiquant que sa stratégie de transformation du système de santé a tout juste un an, la ministre de la Santé a rappelé que sa réforme Ma santé 2022 s'est construite « avec et pour les jeunes professionnels de santé ». Ce plan a ainsi intégré les demandes d'évolution des jeunes, en particulier celles relatives à l'exercice coordonné. « L'ambition que nous portons est que l'exercice isolé ne soit plus la norme d'ici à la fin du quinquennat. Cette ambition est réaliste et réalisable », dit-elle. Pour cela, la loi de santé a mis en place les outils nécessaires, « en particulier le financement pérenne des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ». 

Sécuriser l'installation

Pour faciliter l'installation des jeunes, la ministre a également évoqué le contrat unique de début d'exercice, proposé dans le rapport du Dr Sophie Augros, ancienne présidente de ReAGJIR. Ce dispositif prévu dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2020 (PLFSS) a notamment la vocation à « sécuriser l'exercice en zone sous dense » en début d'exercice. La totalité des cotisations sociales dues par un médecin sont prises en charge, sous conditions d'absence de dépassements d'honoraires et d'installation en zones sous denses dans les trois ans suivant l'obtention de leur diplôme.  

Face aux difficultés des Français à trouver des médecins, la ministre de la Santé n'a pas caché devant les congressistes que « les débats ont été encore été vifs » lors de la discussion sur la loi de santé. La coercition est en effet revenue dans les propositions parlementaires. « Vous savez que je n'ai rien cédé sur la liberté d'installation. Non par dogmatisme mais parce que la coercition me semble inefficace et totalement contre-productive » a-t-elle martelé. La veille, le Dr Paul Frappé, président du collège de la médecine générale a réitéré le refus des médecins de s'engager dans toute forme de coercition. 

Non au remplacement à durée limité

Idem sur le remplacement. Agnès Buzyn a rappelé qu'elle a écarté la proposition sénatoriale de limiter la durée du remplacement à trois ou cinq ans sur l'ensemble de la carrière professionnelle. « C'est méconnaître le système de santé, c'est méconnaître une étape importante pour amener vers une installation », a-t-elle défendu.

Face aux difficultés d'accès aux soins, la ministre appelle les jeunes en général et le syndicat ReAGJIr en particulier à retrousser leurs manches. « Je sais pouvoir compter sur vos engagements et sur vos capacités en faveur de l'exercice coordonné », a-t-elle conclu.


Source : lequotidiendumedecin.fr