Une infirmière prend en charge le patient, tandis que le médecin pilote l’examen médical, à distance, derrière son écran d’ordinateur. Voilà à quoi ressemble une consultation à Oberbruck (Alsace), depuis l’installation d’une station de téléconsultation.
Les premiers patients ont testé la solution ce lundi 5 septembre. Ils pourront y avoir recours quatre fois par semaine (pour le prix d’une consultation classique de 23 euros), sur des créneaux d’une heure trente. Près de 3 000 habitants de la région d’Oberbruck sont concernés. « Cela fait trois ans que nous cherchons à recruter un généraliste sans succès, justifie Jacques Berha, le maire de la commune. Nous avons donc opté pour cette solution transitoire en attendant l’arrivée d’un médecin. »
C’est l’ASAME (association de soins et d’aides de Mulhouse et environs) qui a déployé la station de téléconsulation, conçue par Hopi Medical. L’appareil, monté sur un chariot, est constitué d’un écran tactile surmonté d’une caméra orientable et de plusieurs instruments : stéthoscope, otoscope, doppler.
Certains patients « réticents »
Les cinq médecins de l’association, eux-mêmes équipés d’un système de visioconférence, sont à même de mener ces consultations à distance. Ils peuvent recevoir de manière sécurisée, les relevés vidéos, auditifs, et graphiques, des examens réalisés par l’infirmier, tout en restant en contact visuel et audio avec le patient.
Une fois le diagnostic établi, le généraliste rédige son ordonnance. Elle est immédiatement imprimée au centre de téléconsultation et remise au patient.
Interrogé par France 3, l’un des médecins de l’ASAME estime que cette solution convient pour des consultations banales : « Quelqu’un qui vient pour une rhinite, on peut l’examiner, regarder la gorge, ausculter son cœur, ses poumons. »
Des journées portes ouvertes ont été organisées le week-end dernier pour montrer à la population le fonctionnement de la sation. « Il va falloir recréer une patientèle », explique le maire qui reconnaît que certains patient sont « réticents », qu’ils préfèrent le contact humain direct. « La population espère et attend l’arrivée d’un médecin. La téléconsultation est une solution transitoire ou complémentaire dans le cas d’un temps partiel par exemple », précise l'élu.
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