Femme de 31 ans non thésée... ReAGJIR dresse le portrait-robot des médecins remplaçants

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Publié le 10/10/2016
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Crédit photo : PHANIE

70 % sont des femmes. Leur moyenne d'âge est de 31 ans. 11 % sont encore internes et 44 % n'ont pas encore soutenu leur thèse. Tel est le profil des médecins remplaçants, selon les résultats de l'étude nationale* « Remplact 3 » menée par le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) et rendue publique ce lundi.

Six confrères remplacés par an en moyenne

L'analyse des réponses révèle que ces médecins remplacent en moyenne six confrères par an et travaillent 26 semaines dans l'année. Globalement, un tiers des remplaçants ont une autre activité médicale rémunérée : structure ambulatoire (24 %), poste hospitalier (11 %), salariat dans une structure de soins primaires (7 %), formation, enseignement ou recherche (7 %).

Plus de 60 % des sondés participent à la permanence des soins (PDS) ambulatoire dont la moitié le week-end ou en soirée pour une moyenne de 8 jours par an. Un tiers réalise un remplacement fixe allant d'une à quatre journée par semaine. Le revenu moyen est de 29 640 euros par an. Enfin, les sondés seraient prêts à travailler plus et s'investir dans des missions de santé publique (73 %), la formation universitaire (67 %), une zone sous-dotée (57 %), la PDS (55 %) et le montage de structures de groupe (47,5 %).

« Ces données confirment l'importance des remplaçants pour le bon fonctionnement de notre système de santé, puisqu'ils permettent d'assurer la continuité des soins durant les périodes d'absence des médecins installés et contribuent à la permanence des soins », affirme le syndicat.

Un remplaçant sur dix a un projet d'installation

L'étude permet d'en savoir plus sur les projets professionnels des remplaçants. 11 % des médecins ayant répondu à l'étude ont un projet d'installation en cours. Plus de la moitié d'entre eux prévoient une installation en cabinet de groupe, 16 % en maison de santé pluridisciplinaire (MSP), 13 % en cabinet seul puis 6 % en centres de santé ou en hospitalier. Parmi les autres médecins interrogés, le délai d'installation envisagé est en moyenne de 1 à 5 ans. Néanmoins, 21 % n'ont aucun projet d'installation. « Le remplacement n'est le plus souvent qu'une étape dans la vie professionnelle du jeune médecin, permettant de préparer son installation », analyse ReAGJIR.

85 % utilisent la CPS du médecin remplacé

Plus d'un tiers des sondés ne possède pas la carte professionnelle de santé (CPS). 85 % des remplaçants utilisent la CPS du médecin remplacé et seulement 8 % utilisent leur propre carte. Ce résultat s'explique par des freins informatiques (bugs, procédure complexe, chronophage etc.) pour 39 % des sondés. Les médecins remplaçants souhaiteraient une simplification de l'utilisation de la CPS et un délai d'obtention plus court.

Un remplaçant sur deux veut une ROSP spécifique

56 % des médecins « trouvent qu’il faudrait mettre une ROSP en place pour les remplaçants » et parmi eux, neuf médecins sur dix estiment que les critères doivent être spécifiques aux remplaçants : travail en zone fragile, pratique médicale, participation à la PDS et l'organisation du temps de travail.

Seul un quart des médecins sont pour le conventionnement, majoritairement pour avoir une reconnaissance auprès de l'assurance-maladie et des institutions mais aussi pour être inclus dans le système de soins mais un médecin sur deux ne sait pas se prononcer sur le sujet. Cette étude met en évidence que « le conventionnement des remplaçants, idée phare de ReAGJIR, est encore très peu connu des médecins qui exercent».

Ces résultats font écho à une précédente étude menée par le syndicat en 2009.

« On note une volonté de reconnaissance du remplaçant, de faire partie intégrante d’un système de soins. Le médecin remplaçant en est déjà le rouage essentiel en prenant part à la permanence des soins ambulatoire, note le syndicat. La revalorisation du statut des remplaçants permettrait d'en faire un partenaire privilégié face aux problèmes de démographie médicale que connaît notre pays et d'influencer de futures installations ».

* 284 réponses ont été analysées via un questionnaire mis en ligne du 30 mai au 15 août 2016.


Source : lequotidiendumedecin.fr