IJ : la CNAM veut rappeler à l’ordre les médecins qui prescrivent plus d’arrêts que leurs confrères

Publié le 03/06/2015

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L’Assurance-maladie va mettre en œuvre un plan d’action pour enrayer l’augmentation des indemnités journalières (IJ). Au programme, l’« accompagnement » et le renforcement des contrôles, ciblant les médecins « gros prescripteurs », selon un document interne de la CNAM.

En 2013, 12,8 milliards d’euros d’indemnités journalières ont été versés, incluant, arrêts maladie, congés maternité et accidents du travail. Près de 203,6 millions de journées indemnisées pour maladie (environ 4,7 millions de personnes) ont été enregistrées, soit un coût estimé à 7 milliards d’euros.

En détail, les arrêts de moins de 30 jours sont en tête. Ils représentent 76 % de l’ensemble des arrêts et 20 % des dépenses. Les arrêts maladie d’un à six mois totalisent 19 % du volume et 41 % des dépenses. Enfin, 5 % des arrêts caractérisent les arrêts longs (supérieurs à six mois) et 39 % des dépenses.

Les arrêts de travail concernent en priorité les troubles musculo-squelettiques (TMS) et les troubles mentaux, tels que dépression et épuisement professionnel. Ces deux catégories représentent 55 % du nombre de journées indemnisées.

Moins d’IJ mais des arrêts plus longs

Autre constat sur les premiers résultats de l’année 2014, le nombre de bénéficiaires d’indemnités maladie a baissé de 2,7 % au cours des dix premiers mois. Toutefois, le nombre de jours indemnisés par arrêt a augmenté de 5,1 %. L’Assurance-maladie préconise dans son plan d’action d’identifier les gros prescripteurs « à la fois d’arrêts et d’arrêts plus longs que leurs confrères, à patientèle comparable » et mieux cibler les contrôles. Ils seront ainsi rappelés à l’ordre ou ils se verront proposer un « accompagnement renforcé » dès juin 2015.

« Si ces médecins baissent d’un jour la durée de prescription d’IJ de leurs patients, cela représente 33 millions d’euros d’économies », note la CNAM dans son rapport. Une campagne de prévention pour aider à la réinsertion professionnelle pour les patients bénéficiant d’arrêts longs va également être expérimentée en France. Un « agent facilitateur » pourrait se charger de la réinsertion professionnelle des patients ayant bénéficié d’un arrêt long afin de favoriser la reprise du travail et éviter le cercle vicieux que peuvent provoquer les arrêts. « Une expérimentation va être menée dans les prochains mois », localement, avant d’être généralisée éventuellement, a précisé la CNAM.

S. M. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr