L'automédication responsable, « première étape du parcours de soins », selon les industriels du secteur

Par
Publié le 02/02/2018
automedication

automedication
Crédit photo : p

S'appuyant sur une étude* réalisée en 2015 auprès de 301 généralistes libéraux, l'Association des industries pharmaceutiques pour une automédication responsable (AFIPA) a défendu ce vendredi l'automédication comme une solution pour réduire l'engorgement des cabinets médicaux et limiter les effets de la désertification.

Selon cette enquête, 59 % des médecins jugent que le développement de l'automédication responsable permettrait de soulager leur salle d'attente. « 16 % des consultations n'ont rien à faire chez le généraliste », a assuré Pascal Brossard, président de l'AFIPA.

Las, selon l'association, il n'y a toujours aucune « volonté politique » pour développer ce secteur. Pour le président de l'AFIPA, le blocage ne vient pas des médecins mais de « la méconnaissance » de l'automédication de la part des autorités dont les décisions sont jugées pénalisantes (interdiction de publicité et relistages). 

Moins d'automédication, plus de compléments alimentaires

Le baromètre 2017 montre de fait une baisse nette du chiffre d'affaires des médicaments d'automédication (-3,7 %), à 2,2 milliards d'euros. Ce repli s'explique par des pathologies hivernales moins marquées (gastroentérite tardive et allergies saisonnières moins fortes), mais aussi par l'interdiction de la vente libre de médicaments à base de codéine, de dérivés d'opium ou de morphine.

En revanche, le marché global du « selfcare » affiche toujours une croissance limitée de 0,8 % (3,9 milliards d'euros), grâce à la hausse du chiffre d'affaires des dispositifs médicaux non prescrits (+3,5 % à 845 millions d'euros) et des ventes de compléments alimentaires (+ 12,1 % à 825 millions d'euros). 

L'AFIPA réclame une campagne de communication pour sensibiliser les patients à une automédication responsable et encadrée par le conseil du pharmacien. L'association va loin puisqu'elle considère que le selfcare doit être intégré comme « première étape du parcours de soins pour les pathologies bénignes ». Une autre façon de combattre la désertification… CQFD ?  


Source : lequotidiendumedecin.fr