Les médecins généralistes (MG) s'impliquent activement dans le dépistage et la prévention des cancers, mais se sentent insuffisamment valorisés. C'est ce que révèle une enquête menée à l'occasion des Rencontres de la cancérologie française (RCFr)* par nos confrères du magazine « le Généraliste » en partenariat avec le Collège de la médecine générale.
Sur la base de la participation en ligne de 108 généralistes, l'enquête montre que la quasi-totalité (95 %) des généralistes encourage leurs patients à réaliser le test immunologique de dépistage du cancer du côlon. Les trois quarts pratiquent systématiquement la palpation mammaire et un peu plus (79 %) font la promotion de l'auto-examen des seins.
Un investissement partagé dans le dépistage
Huit MG sur 10 sont favorables à la vaccination HPV mais, pour 53 % des MG, sans souhaiter qu'elle ait un caractère obligatoire. Près d'un médecin sur deux dépiste le cancer de la prostate par le dosage du PSA. Plus largement, les MG se sont déclarés attentifs aux facteurs environnementaux, en particulier le tabagisme (100 %), l'alcool, le surpoids. Un bémol, seul un tiers se préoccupe systématiquement du statut sérologique vis-à-vis de l'hépatite B, et la moitié pour les patients à risque.
Bien que cet investissement soit partagé, c'est à une très large majorité (90 %) que les MG déclarent ne pas être suffisamment valorisés dans leur rôle de prévention et de dépistage. Seulement 42 % des MG interrogés se sentent responsabilisés par les pouvoirs publics dans le dépistage et la prévention, et ce de façon inégale selon les cancers.
Un flou dans les missions présentes et à venir
Pour plus de 60 % des médecins, le sentiment de manque de valorisation vient de l'absence de mission clairement dédiée aux médecins traitants et, dans les mêmes proportions, en raison d'une rémunération dédiée insuffisante. Un médecin sur deux met également en avant le manque de temps comme un frein.
Sur l'avenir du dépistage, les MG ont une vision partagée. C'est notamment le cas pour le dépistage organisé (DO) du cancer du col de l'utérus. Pour la moitié (54 %) d'entre eux, cela va changer leur pratique s'ils sont davantage impliqués. Et un médecin sur deux seulement estime que la consultation à 25 ans permettra de faire progresser la participation aux dépistages. Une plus grande majorité (57 %) s'attend à ce que la génomique bouleverse leur exercice et l'approche de la prévention.
* La 11e édition des RCFr dédiée à l'anticipation en cancérologie s'est déroulée les 27 et 28 novembre 2018 à Paris.
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