LE COLLÈGE de médecine générale (CMG), créé fin 2010, est en proie à de profondes dissensions internes. L’instance, qui rassemble des organisations syndicales, académiques et scientifiques de la discipline, est divisée sur la question de son intégration à la Fédération des spécialités médicales (FSM), structure qui fédère déjà les collèges nationaux d’une quarantaine d’autres spécialités et joue un rôle clé (caution scientifique) dans le dispositif du développement professionnel continu (DPC).
Deux blocs s’affrontent au sein du CMG. Le premier composé de MG France et de la FMF refuse l’entrée du collège à la FSM dont ils contestent la légitimité. La CSMF et le SML sont en total désaccord et réclament la représentation de la médecine générale au sein de la FSM. Ces deux syndicats déplorent la récente création d’un...conseil professionnel de médecine générale qui aurait vu le jour lors d’une conférence téléphonique du collège « en dehors de tout accord des centrales syndicales majoritaires et sans respecter les règles de représentativité de toutes les formes d’exercice de la médecine générale ». Les généralistes à statut hospitalier sont écartés de ce conseil. « On ne va pas laisser 15 000 généralistes de côté, cela me semblerait incongru, tempête le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. La médecine générale a vocation à occuper une place prépondérante à la FSM, voire à la présider. Il faut avoir de l’ambition pour la médecine générale. » Le chef de file de la Confédération appelle « MG France et tous les syndicats » à s’associer à cette démarche. « Aller créer un mur de Berlin avec les autres spécialités, c’est absurde et plutôt anachronique. »
Moratoire.
Alors que le conflit s’enlise, une réunion d’information doit se dérouler demain mercredi à Paris avec les membres de la future commission scientifique indépendante (CSI) des médecins, les représentants de l’organisme gestionnaire du DPC (OGDPC), la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et la FSM.
L’OGDPC, qui pilote tout le dispositif, souhaite installer la CSI des médecins dès le 5 juillet. Cette installation est, elle aussi, contestée par la majorité des membres du collège de médecine générale.
Du coup, les organisations représentatives des médecins salariés demandent à Marisol Touraine un moratoire dans la mise en place du dispositif du DPC. « En l’état, le dispositif envisagé semble beaucoup trop complexe. De plus, les financements ne sont pas assurés de façon convaincante », estime le Dr Alain Beaupin, ancien président du CNFMC des médecins salariés. Le collège national des généralistes enseignants (CNGE) a également pris position pour demander au gouvernement de modifier le dispositif de DPC et de prolonger la formation professionnelle conventionnelle (FPC) appelée à disparaître en 2013.
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