L’utiliser dans la formation initiale

Publié le 17/10/2013
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LE PR JEAN-LUC DUMAS, doyen de la faculté de médecine de Bobigny (université Paris XIII), le reconnaît volontiers : le nouveau Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale, publié au début 2013, est un excellent outil qui a vocation à être utilisé dans la formation des externes, même si au départ il est conçu pour les médecins prescripteurs. « Le but de la formation initiale est de donner aux étudiants un tronc commun de formation, qui pourra leur être utile quelque que soit leur mode d’exercice futur. Et l’utilisation de ce Guide s’inscrit en cohérence avec l’approche actuellement soutenue par la politique ministérielle : l’objectif est de faire en sorte que l’Université s’investisse pleinement dans une meilleure organisation des soins primaires. Et, on le sait, l’imagerie médicale occupe désormais une place fondamentale dans les soins primaires », explique le Pr Dumas.

Selon lui, ce Guide, validé par la Haute Autorité de santé, peut permettre de sensibiliser les externes à la nécessité d’avoir une prescription responsable des examens d’imagerie, de bien positionner les différents types d’examens entre eux et de faire un bon usage, ensuite, de leurs résultats. « Cela s’inscrit dans la volonté de faire de ces futurs médecins, en particulier les généralistes, des acteurs de santé publique », indique le Pr Dumas, en insistant sur la nécessité de mettre un accent tout particulier, lors des études médicales, sur l’organisation des soins et sur le parcours de soins du patient. « Derrière celui-ci, il y a aussi le parcours d’imagerie du patient. C’est une notion qui devient fondamentale. L’enjeu, ici, est de parvenir à mieux coordonner les soins et les examens pour mieux réguler les coûts et faire en sorte que le patient soit le vrai bénéficiaire de ce parcours mieux organisé ». Selon le Pr Dumas, l’université doit s’investir pleinement, via les CHU, dans cette mission. « Les différentes spécialités, et tout particulièrement la radiologie, doivent jouer leur rôle dans ce domaine », souligne-t-il.

Le Pr Dumas évoque aussi la réforme de la quatrième année de médecine, engagée dès cette rentrée de septembre. « On a souvent le sentiment que la formation initiale repose sur une somme de connaissances. L’objectif de cette réforme est de passer d’un système de connaissances à un système de compétences. Notre souhait est que les étudiants puissent acquérir un certain nombre de compétences génériques et transversales », explique le Pr Dumas, en ajoutant que l’une de ces compétences est la communication. « Le médecin doit être capable d’expliquer pourquoi il va prescrire tel examen plutôt que tel autre, d’expliquer au patient comment l’examen va se dérouler et sa finalité. Et ici, la compétence dont il a besoin, c’est la communication », indique le Pr Dumas en citant d’autres exemples de compétences génériques : la capacité du médecin à savoir travailler en équipe et à développer des coordinations multiprofessionnelles ou sa capacité à s’interroger sur ses prescriptions et, éventuellement, à les remettre en cause. Selon lui l’usage de ce Guide participe à l’acquisition de ces compétences.

Entretien avec Pr Jean-Luc Dumas, doyen de la faculté de médecine de Bobigny (université Paris XIII), neuroradiologue à l’hôpital Avicenne.

http://gbu.radiologie.fr/

 A.D.

Source : Bilan spécialistes