Maîtrise de stage : Versailles et Nancy dénoncent à leur tour des retards de paiement

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Publié le 30/10/2019

Crédit photo : S. Toubon

Les collèges de médecine générale de Versailles Saint-Quentin et de Nancy ont lancé un mouvement de protestation pour dénoncer les retards de paiement de la maîtrise de stage, a annoncé le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG).

Depuis quelques années, la rémunération des maîtres de stage des universités (MSU) de médecine générale est sujette à conflit. Le circuit de rémunération est complexe et implique de multiples acteurs causant régulièrement des dysfonctionnements dans la chaîne.

Déjà, fin août, le collège de Poitiers avait mis un coup de pression à l'administration en déposant un préavis de grève pour toucher leurs indemnités. Puis en septembre, c'est le collège d'Aix-Marseille qui a haussé le ton et refusé d'encadrer les travaux facultaires des étudiants en 3e cycle – tels que les mémoires tant qu'ils ne seront pas rémunérés pour leur travail.

Également las, le collège Versailles-Saint-Quentin a opté pour le dépôt d'un préavis de grève en début de semaine. Il laisse à l'administration jusqu'au 31 octobre pour régulariser leur situation. S'ils ne sont pas payés d'ici là, les externes et internes ne seront pas accueillis pour leur nouveau stage. « La décision a déjà été prise au mois de septembre afin de trouver une solution locale. En l'absence de réponse de l'université, ils ont choisi de rendre l'information publique », précise le Dr Anas Taha, président du SNEMG.

Dans le même cas de figure, le collège de Nancy a opté pour une « grève administrative » (sans dépôt de préavis juridique). Ils protesteront en refusant de remplir les évaluations des stages des externes et internes. 

Selon les derniers chiffres communiqués par le syndicat, début août 2018, 18 collèges de MSU sur 35 accusaient des retards de paiement de leur activité du semestre d'hiver 2018-2019.

Réflexion lancée sur la maîtrise 

Les collèges ont reçu le soutien du SNEMG qui rappelle qu'« aucune solution concrète n'est proposée » alors que la situation est « connue et dénoncée depuis plusieurs années ». Le syndicat appelle à une révision du système de rémunération.

Le ministère de la Santé a lancé une réflexion sur le recrutement et le maintien des médecins dans la maîtrise de stage mi-octobre. Selon le SNEMG qui n'a pas été convié à la réunion, les objectifs seraient d'émettre des propositions pour intégrer le plus tôt possible les jeunes dans la maîtrise de stage et pour pérenniser l'engagement des MSU. Mais déjà les discussions s'annoncent animées. « Nous n'avons pas été associés. Le ministère imagine que les MSU sont sous la gouvernance de l'université et que les représentants institutionnels suffiront. Ils se trompent, les MSU ne sont pas subordonnés à un contrat de travail [...]. Il faut y voir ici une erreur stratégique assez grossière de la part du ministère qui trahit surtout sa méconnaissance du fonctionnement de la maîtrise de stage », souligne le Dr Taha.

Actuellement, les quelque 9 440 MSU de médecine générale sont payés 600 euros brut par mois pour l'accueil d'un interne, et 300 euros brut par mois pour l'accueil d'un étudiant de 2e cycle (à partager au nombre d'encadrants dans le cabinet). 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr