« Quand la médecine devient un commerce ». Dans une tribune publiée sur lesechos.fr, Frédéric Bizard dénonce la politique de santé menée par les pouvoirs publics à qui il reproche « une vision commerciale de la médecine ». Il invite le gouvernement à corriger le tir à l’occasion des négociations conventionnelles en cours entre l’assurance-maladie et les syndicats de médecins.
La ROSP, un effet d'aubaine qui n'améliore pas les pratiques
L’économiste de la santé, enseignant à Sciences Po, dénonce ainsi les effets pervers de la ROSP (rémunération sur objectif de santé publique), qui a permis aux généralistes de bénéficier d’une prime moyenne de 6 700 euros en 2015… mais en « créant des effets d’aubaine sans améliorer les pratiques », estime Frédéric Bizard.
Les dispositions du gouvernement pour résorber les déserts médicaux ne trouvent pas plus grâce à ses yeux : « Elles incitent les médecins à se transformer en chasseurs de primes », en « médecins mercenaires ». Pour Frédéric Bizard, la proposition de la CNAM d’attribuer une aide forfaitaire de 50 000 euros aux praticiens acceptant de s’installer dans les zones peu denses, va dans ce sens.
Indexer le C sur l'inflation
L’économiste regrette que ces mesures coûteuses se fassent au détriment de la valorisation des consultations, « ce qui ne fera qu’accroître la désertification médicale »…
Au contraire Frédéric Bizard plaide pour une revalorisation du tarif de consultation. « La hausse proposée à 25 euros n’est qu’une prise en compte de l’inflation du C depuis 2011, rien de plus » écrit-il. L’enseignant suggère ainsi d’indexer l’évolution du C sur l’indice des prix à la consommation, ce qui selon lui, aurait l’effet vertueux d’« affaiblir le lien entre le maintien du pouvoir d’achat des médecins et [la] hausse des volumes d’activités ».
Autre proposition : « Donner au secteur I un espace de liberté tarifaire. » Pour Frédéric Bizard, les négociations en cours laissent davantage présager une volonté du ministère de la Santé de « fermer le secteur II » et de « faire survivre la médecine libérale par des subventions conditionnées à des règles fixées par l’État ». Une situation inacceptable pour les syndicats, estime l’économiste.
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