Retraite, forfaits, coopérations

MG-France affûte ses arguments de campagne

Publié le 22/06/2010
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APRÈS LA MOBILISATION… la mobilisation. Au lendemain de la journée nationale de manifestation des médecins généralistes, MG-France a réuni son comité directeur pour définir les axes de sa campagne aux élections professionnelles programmées le 29 septembre. « Nous sommes en ordre de marche à l’ouverture de la période électorale, indique le Dr Claude Leicher, président de MG-France. Notre objectif est de donner envie à nos collègues d’exercer la médecine générale en dépit du contexte difficile car la médecine générale reste le socle de tout système de santé. » Le syndicat a défini les thématiques de campagne que défendront les quelque 700 candidats répartis sur toutes ses listes régionales derrière le slogan « Fiers d’être généralistes ». Alors que la moyenne d’âge des médecins généralistes en exercice – et donc des électeurs – est relativement élevée (environ 55 ans), MG-France a décidé de placer la retraite au cœur de ses priorités. « Fin 2013, les caisses de l’allocation supplémentaire vieillesse (ASV) seront vides et c’est inacceptable, assène le Dr Leicher. Les caisses et les pouvoirs publics ont une responsabilité majeure car ils n’ont pas fait les levées de cotisation nécessaires malgré les demandes de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF). » Après être longtemps resté discret sur le sujet des retraites, MG-France entend désormais porter un discours offensif. « Le contrat de 1971 passé avec tous les médecins libéraux du secteur I doit être respecté, affirme le Dr Leicher. Il n’est pas question que l’on touche à l’ASV qui représente 40 % de la retraite des médecins. » Le président de MG-France se dit prêt, lors des futures discussions conventionnelles, à discuter d’une éventuelle surcotisation mais « elle devra se faire en respectant les proportions du " deux tiers (à la charge de l’assurance-maladie) – un tiers (à la charge du médecin) " .»

Les forfaits restent au goût du jour.

La diversification des modes de revenus sera également un élément identitaire fort de MG-France dans la campagne. « Nous sommes favorables au maintien du paiement à l’acte mais nous appelons les pouvoirs publics à compléter ces rémunérations à l’acte par des rémunérations forfaitaires », explique le Dr Leicher. MG-France a défendu l’accès au CS à tous les médecins qualifiés spécialistes de médecine générale – ils sont désormais 35 000 en France – qui sera rendu possible le 1er janvier 2011. Le syndicat de généralistes souhaite maintenant que le forfait annuel de médecin traitant de 40 euros mis en place pour les patients en affection de longue durée (ALD) soit étendu à tous les patients dès la naissance.

Dans un contexte démographique très difficile, MG-France réclame également que de nouveaux modes de rémunération facilitent l’exercice regroupé pour favoriser l’installation en libéral des jeunes médecins. Dans le cadre de cette campagne électorale, le syndicat entend aussi axer ses discours sur les coopérations interprofessionnelles. « Elles sont possibles et souhaitables, déclare le Dr Leicher. Il faut tendre la main aux autres spécialités médicales. Le moment est venu de dire quelles sont les coopérations nécessaires pour la population. »

MG-France se dit prêt à aborder les prochaines échéances électorales et les délais très courts avant le scrutin. Si elle reste discrète, comme tous les syndicats, sur le nombre de ses adhérents, la structure revendique une hausse des inscriptions depuis le début de l’année. Quatre fois plus de nouveaux membres sur les six premiers mois de 2010 que pour la même période l’an dernier. MG-France entend surfer sur cette dynamique et remporter la majorité des voix du collège des omnipraticiens au soir du 29 septembre. En 2006, le syndicat avait recueilli 31 % des suffrages.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8796