Démographie médicale

Moins de libéraux, plus d’inégalités territoriales

Publié le 08/06/2009
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L'atlas de la démographie médicale 2009 de l'Ordre des médecins paraîtra mi-juin, et sera complété, d'ici à la fin de l'année, par des atlas démographiques par région. Mais sans attendre la parution de l’ouvrage, le CNOM a déjà laissé filtrer quelques informations sur ses principaux enseignements.

Au 1er janvier 2009, on assiste pour la première fois à une diminution du nombre de médecins actifs réguliers (- 2 %). Une diminution annoncée depuis de nombreuses années au regard de la baisse (ou de la stagnation) du numerus clausus qui a prévalu jusqu’au milieu des années 2000. Mais « le phénomène ne fait que commencer » note l’ordre à ce sujet, « car si le nombre de nouveaux inscrits reste en légère hausse (+ 1,2 %), le nombre de retraités continue, lui, d'augmenter sensiblement (+ 5,2 %) ». A noter en corollaire que la densité globale de médecins à activité régulière passe de 300 pour 100 000 habitants à 290 pour 100 000 habitants.

De façon concomitante, le corps médical vieillit et se féminise. Le nombre de médecins de moins de 40 ans baisse de 12 % tandis que celui des plus de 50 ans augmente de 53 %.

Par ailleurs, note encore le CNOM, « la désaffection pour l'exercice libéral exclusif s'accentue ». En effet, à peine 10 % des nouveaux inscrits choisissent une activité libérale. Pour les autres, 25 à 30 % optent pour le remplacement, et 66 % se tournent vers le salariat.

Quant au nombre de médecins remplaçants, il a encore augmenté de 5 % en 2008

Enfin, les inégalités territoriales continuent de se creuser, indique l’Ordre sans pour autant publier de chiffres dans ce domaine. Le CNOM n’en estime pas moins que « les aides incitatives à l'installation dans les zones désertées ne fonctionnent pas » à telle enseigne que « les médecins d'origine européenne ou extra-européenne ne s'installent pas non plus dans les zones déficitaires ».

Il est vraisemblable que ces résultats seront abondamment commentés dans les prochains jours, alors que le projet de loi HPST aborde la dernière ligne droite de son examen, en passant bientôt devant la commission mixte paritaire. En effet, les informations relatives au creusement des inégalités territoriales tombent à point nommé pour le gouvernement, alors que les contrats santé solidarité (qui prévoient des pénalités financières pour les médecins qui refuseraient d’y adhérer et d’aller prêter main-forte dans les zones sous-médicalisées) ont été récemment réintroduits dans le texte du projet de loi.

 HENRI DE SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr