« On ne peut pas certifier une profession en crise ! » : pétition de l'UFML-Syndicat pour boycotter la certification

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Publié le 17/05/2022

Crédit photo : S.Toubon

Publié au « Journal officiel » le 12 mai, le décret relatif à la composition et au fonctionnement du Conseil national de la certification périodique ne passe décidément pas chez les professionnels de santé libéraux, et en particulier chez les médecins.

Après l'intersyndicale des Libéraux de santé (LDS, qui réunit 11 organisations) et d'autres centrales ayant affiché leur courroux (CSMF, SML), c'est l'UFML-Syndicat qui lance cette fois une pétition en ligne pour inviter les soignants à boycotter la démarche de certification périodique. « Nous refusons d’accepter le travestissement de nos exercices en mode dégradés en reconnaissance de qualité », peut-on lire dans la pétition de l'UFML-S. « En ville, ajoute le texte, nous voyons des consœurs, des confrères déplaquer, trop de pression, trop de tension, trop d’heures passer à essayer d’éponger un raz de marée, trop de "la plateforme du fric va remplacer le docteur", trop de "j’ai pas vu mes gosses grandir" (...). Certifier ça, c’est accepter ça ! »

Le mouvement de fond ne concerne pas que la médecine de ville. Il y a quelques jours déjà, c'est une centaine de praticiens hospitaliers qui ont lancé un mouvement de boycott de la certification hospitalière, au CHU de Limoges

Une profession en crise

Joint ce mardi par « Le Quotidien », le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML-S, précise que son appel au boycott ne vise pas à « réclamer des places dans le pilotage de la certification », comme l'ont fait les Libéraux de santé. Ces derniers considèrent que la place du secteur libéral a été « marginalisée » au sein de l'instance collégiale chargée de prendre les décisions et avis pour les professions et spécialités concernées.

« Nous ne sommes pas opposés par principe à la certification, explique le généraliste de Fronton. Mais là, le boycott est nécessaire. On ne peut pas aujourd'hui certifier une profession en crise. Il faut d'abord la sortir de cette crise en lui donnant des moyens pour faire de la qualité, puis certifier ensuite ». Lancée ce mardi, la pétition avait déjà récolté près de 500 signatures.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr