Annoncé il y a quelques semaines, le jeu de cartes de l'Union française pour une médecine libre - Syndicat (UFML-S) vient de voir le jour. 54 propositions structurées en quatre thèmes, un par couleur : « mieux rémunérer l'exercice » pour le trèfle, « faciliter l'exercice » pour le cœur, « mieux organiser l'exercice » pour le carreau et « organiser le système sanitaire » pour le pique.
L'objectif ? Proposer des pistes d'actions concrètes pour redonner du lustre à l'exercice de la médecine libérale et, plus largement, réorganiser le système de santé pour « sortir des déserts médicaux ». Chaque carte a sa solution ! Le jeune syndicat a édité 400 exemplaires de son jeu à destination des élus, des médias, des soignants et du grand public.
Une idée insolite que le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML justifie par la volonté de son syndicat de répondre au « poker menteur des gouvernements successifs depuis plusieurs années ».
C à 50 euros
Pour redonner de l'attractivité à l'exercice libéral, le syndicat propose la création de deux nouvelles lettres clefs dans la nomenclature. Il faut jouer le 10 de trèfle pour obtenir celle pour « non-respect de rendez-vous », en cas de lapin posé par un patient et en l'absence de justificatif. Le joueur qui possède la dame de trèfle est en possession d'une lettre clé « supplément », à facturer toutes les 15 minutes de consultation.
Mais les deux propositions phares liées à la rémunération consistent en la création d'un « secteur unique avec ouverture aux honoraires complémentaires pour tous les médecins sous la surveillance d'une Haute Autorité de surveillance médico-économique » (roi de trèfle) et l'augmentation du C à 50 euros et de la visite à 80 euros. La carte à abattre est évidemment un as.
Pour améliorer l'efficacité du système sanitaire, il est prévu de créer des centres d'urgence de médecine libérale. « Ces centres sont gérés par des médecins libéraux titulaires de la capacité en médecine d'urgence ; ils reçoivent les urgences régulées qui relèvent de la médecine générale et bénéficient de cotisations spécifiques », détaille la carte. En parallèle, des exonérations sont proposées pour les revenus liés à la permanence des soins ambulatoires (PDSA). Une année de cotisations serait également obtenue pour chaque tranche de 10 ans passée à prendre en charge la PDSA.
Un 5 pour le tiers payant généralisé
Côté installations, le syndicat veut « faciliter l'exercice multisites, et la création de cabinets secondaires, tertiaires, etc. » tout en simplifiant le changement de secteur d'exercice et de mode de rémunération. « Tout médecin doit pouvoir passer du secteur libéral au secteur public, et inversement, avec le plus de facilités possibles », affirme le roi de cœur.
Enfin, le syndicat ne pouvait pas éditer un jeu de cartes sans en consacrer une à la « non-généralisation obligatoire du tiers payant ». « Le paiement à l'acte doit rester majoritaire, garant de l'indépendance du médecin et de la liberté de ses pratiques. Le médecin et le patient décident ensemble si le tiers payant doit être appliqué ». Preuve sans doute de la valeur que l'UFML accorde à cette mesure de l'ancienne équipe gouvernementale, c'est un petit 5 de cœur qui la caractérise.
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