Près des deux tiers des médecins ressentent un épuisement à la fois physique et moral

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Publié le 29/11/2017
EPUISEMENT

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Crédit photo : PHANIE

Le moral n'est pas au beau fixe pour les professionnels de santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes). Sur une échelle de 1 à 100, leur moral est à 41, selon un baromètre* réalisé par 360 Medics, une application destinée aux professionnels de santé.

Les médecins (libéraux et hospitaliers confondus) sont même en deçà, à 39,28 sur 100. Pour autant, 81 % des médecins déclarent aimer leur métier, soit une proportion plus importante que les pharmaciens (69 %) et les professionnels de santé en général (80 %). Rattrapés par la réalité, les médecins sont 74 % à estimer que leurs conditions de travail sont insatisfaisantes.

Surtout, une quasi-unanimité des médecins (89 %) estime que leur travail manque de reconnaissance, dont 36 % pensent qu'il ne l'est « pas du tout ». Huit médecins sur dix indiquent que leur rythme de travail a des conséquences sur leur vie sociale. 76 % pensent que cela touche aussi leur vie familiale, voire leur activité professionnelle (60 %). Enfin, 86 % témoignent même avoir fait l'expérience de comportement violent de la part d'un patient, dont 61 % plus d'une fois.

64 % de médecins libéraux en burn-out

Conséquence : 63 % des médecins ressentent un épuisement à la fois physique et moral. Selon eux, les raisons premières de cette fatigue généralisée sont justement le comportement des patients, suivi du manque de reconnaissance de leur métier. Résultat, le taux de burn-out est élevé chez les médecins, à 56 %, et même à 64 % pour les libéraux (47 % pour les professionnels de santé en général). Un peu moins d'un quart de ces médecins ayant souffert de burn-out a accepté de se soigner par un traitement médicamenteux (antidépresseurs ou anxiolytiques).

En plus de cette souffrance généralisée liée à leur travail, les médecins s'estiment livrés à eux-mêmes. 64 % pensent ainsi que la société n'est pas consciente de leurs problèmes actuels.

À noter que la part de « jeunes » (25-45 ans) est majoritaire dans ce baromètre. « Cela n'incite pas à voir l'avenir d'un regard serein, analyse le Dr Grégoire Pigné, oncologue radiothérapeute et PDG de 360 Medics. Le moral actuel de ces médecins peut laisser présager de fortes difficultés pour le système de santé, à moins de changer de paradigme et de faire passer en priorité le professionnel de santé au-dessus du système. »

* Baromètre réalisé par 360 Medics des réponses de 8 789 professionnels de santé clients. Sur ces répondants, 20 % sont des médecins.


Source : lequotidiendumedecin.fr