Editorial

Crise de croissance ?

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Publié le 26/04/2018
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Est-ce un premier échec ou un nouveau départ ? Les derniers chiffres de la ROSP que publie « le Quotidien » cette semaine interrogent. Pour la première fois depuis la création du dispositif de rémunération à la performance, les indicateurs marquent le pas. Et avec eux la rémunération des médecins, à la baisse chez nombre de praticiens, malgré le déclenchement une première de la clause de sauvegarde. La contre-performance souligne le fait que le dispositif a décidément du mal à décoller au plan de la santé publique. Pour expliquer ces résultats, Nicolas Revel prend des accents d’instit’ bienveillant, soucieux de ne pas décourager des élèves méritants, mais dont les notes sont moyennes.

Ce discours masque un soupçon de déception tout de même. C’est le patron de la CNAM qui a fixé les nouvelles règles du jeu il y a 18 mois. Comme s’il avait décidé de placer la barre trop haut… En même temps, c’est le signe qu’à l’heure où les pouvoirs publics font de la prévention leur grande priorité, on table malgré tout sur les généralistes pour y arriver. Ce bilan 2018 en dit long en tout cas sur le chemin qui reste à parcourir. Crise de croissance pour la ROSP dont les objectifs et le périmètre ont été redéfinis pour 2017 ? Sans doute. Le bilan en demi-teinte dressé cette année devrait être également l’occasion de s’interroger sur les moyens qui sont mis à disposition des médecins pour relever le défi qui leur est proposé. Quitte à s’interroger sur la façon d’y arriver. Comment améliorer le dépistage des cancers si le médecin de ville n’est toujours pas au centre des programmes ? Et pourquoi s’interroger sur le retard de la couverture vaccinale antigrippe si l’on confie ce soin à d’autres professionnels que lui ?


Source : Le Quotidien du médecin: 9660