En Corrèze, un faux médecin urgentiste condamné à trois ans de prison ferme

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Publié le 07/09/2022

Crédit photo : DR

C'est une histoire de faux médecin comme il y en a déjà eu ces dernières années – avec l'affaire Samantha Avril notamment. Cette fois, c'est à l'hôpital de Tulle, en Corrèze, qu'un faux médecin a réussi à exercer pendant près d'un an, comme le relate le quotidien régional « La Montagne ». Inculpé pour faux, usage de faux et exercice illégal de la médecine en état de récidive légale, Rafik Anbri a été condamné à quatre ans de prison, dont un an avec sursis.

L'usurpateur a exercé d'octobre 2020 à août 2021 aux urgences de l'hôpital de Tulle, sans aucun diplôme de médecine. Auparavant, il était passé par l'hôpital de Brive, toujours en Corrèze, en septembre 2020, mais aussi par le Lot et l'Ille-et-Vilaine les mois précédents. À chaque fois, il a présenté des diplômes d'universités espagnoles pour se faire embaucher, tous faux. Le faussaire de 40 ans a également rusé, modifiant son nom d'une lettre sur sa carte d'identité.

Aux urgences, il s'arrangeait pour ne s'occuper que de la bobologie, encadré par un médecin senior, a-t-il expliqué. Plusieurs confrères auditionnés ont fait état de « lacunes », mais l'ont décrit comme travailleur. Le faux médecin suivait à la lettre des protocoles établis. « Quand je rentrais une pathologie dans un logiciel, ça me donnait un traitement », se défend-il. Les enquêteurs ont également retrouvé des fiches de synthèse sur différents types de prises en charge.

Plusieurs plaintes centralisées

C'est finalement un Ordre départemental des médecins qui découvrira la supercherie, en réclamant des pièces justificatives de sa formation médicale. Plusieurs plaintes sont transmises dans la foulée à différents parquets, centralisées à Tulle dans le cadre d'une enquête préliminaire, explique « La Montagne ». Une information judiciaire est ensuite ouverte contre X à la suite du décès d'un patient, qui pourrait être lié aux agissements du médecin.

Le procureur avait requis cinq ans de prison, dont un an de sursis probatoire et maintien en détention. Le tribunal a finalement condamné le prévenu à quatre ans de prison, dont un an avec sursis. Il est interdit définitivement d'exercer une profession médicale ou paramédicale et dans la fonction publique.


Source : lequotidiendumedecin.fr