La Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) voit rouge depuis la parution d'une étude de la Direction de la recherche des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES – ministère) sur l'évolution des revenus des médecins libéraux entre 2011 et 2014. Les radiologues y étaient présentés comme la spécialité la plus lucrative, avec un revenu d'activité global (cumulant le revenu libéral et un éventuel revenu salarié) de 208 000 euros (tous secteurs).
Or, le syndicat reproche à l'étude de présenter les résultats de 5 774 radiologues et de « comptabiliser des médecins à exercice mixte et des médecins hospitaliers ». « Or, ceux-ci n’ont que peu ou pas de charges, déplore la FNMR. Le résultat final sur le revenu des radiologues est donc faussé. »
De plus, « le taux de charges des médecins radiologues retenu par la caisse nationale d'assurance-maladie et la DREES est sans rapport avec la réalité », dénonce le syndicat du Dr Jean-Philippe Masson. « La CNAM a fixé le taux de charges de l’imagerie en 1999 et pour elle, depuis, les charges n’ont pas augmenté. Ainsi, elles retiennent toujours un taux de 58 %, alors que la moyenne est autour de 70 %. »
Pour une étude objective sur les charges et revenus
Enfin, dans les 5 774 radiologues dénombrés par la DREES, les médecins nucléaires et les radiothérapeutes sont inclus. « Or si les revenus des radiologues ont augmenté de 3,5 % en 2015, à comparer aux 3,4 % de hausse de l’ensemble des spécialistes, celui des médecins nucléaires a augmenté de 4,5 % et celui des radiothérapeutes de 13 % », ajoute la FNMR, une façon de dire que la moyenne a été déformée. Et de rajouter que si les demandes d'examens d'imagerie sont en hausse, c'est en raison de « l'augmentation de la population, notamment âgée ».
Les radiologues contestent donc « cette manipulation de chiffres », qui selon eux stigmatisent la profession. « Depuis 1999, nous demandons une étude objective sur les charges et revenus des médecins radiologues libéraux, indiquent-ils. En 2007, un avenant à la convention médicale avait été signé pour conduire une telle étude, et depuis, plus rien. »
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