Politique de santé

83 % des Français font confiance aux généralistes pour améliorer le système de santé

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Publié le 02/03/2022
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Accès aux soins, perte d'autonomie, système de santé dégradé… Après deux années de crise sanitaire et à l'aube des élections présidentielles, les préoccupations des Français en matière de santé sont nombreuses. C'est ce que révèle l'enquête menée par Harris Interactive pour La Mutualité Française.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Après deux ans de crise sanitaire, 43 % Français considèrent que le système de santé fonctionne mal. C’est ce que révèlent les résultats de l'enquête de la Mutualité Française.

Menée par Harris Interactive entre le 26 janvier et le 2 février 2022, l'enquête été publiée ce mardi à l'occasion du Grand oral des candidats à l'élection présidentielle.

Dégradation du système de santé et problèmes d'accès aux soins

Selon la fédération qui regroupe plusieurs complémentaires santé, il s'agit du niveau le plus haut enregistré depuis la création du baromètre en 2017. À titre de comparaison, ce niveau s'établissait à 30 % en septembre 2017 et à 34 % en avril 2021.

Ils sont 45 % des interrogés à estimer que le système de santé fonctionne moins bien qu'il y a 5 ans, 34 % à penser qu'il ne s'est ni dégradé ni amélioré et 20 % à penser qu'il fonctionne mieux.

Par ailleurs, sur les plus de 3 000 personnes interrogées au cours de l'enquête, 31 % (+9 points par rapport à 2017) jugent qu'il est aujourd'hui difficile d'obtenir un rendez-vous rapide avec un médecin généraliste. 58 % des interrogés estiment avoir déjà renoncé à des soins en raison de délais trop longs pour obtenir un rendez-vous. Cela représente une augmentation de 12 points par rapport à septembre 2017.

Selon l'enquête, le renoncement aux soins peut également être lié à des contraintes financières (50 % des interrogés) et géographiques (42 %). Respectivement, ces taux sont en augmentation de 8 et 17 points par rapport à 2017.

Confiance accordée aux généralistes pour améliorer le système de soins

« Pour améliorer le système de santé, les Français font en premier lieu confiance aux professionnels de santé eux-mêmes, devant les associations de patients, la Sécurité sociale et les mutuelles créditées (...) » souligne l'enquête.

Ainsi, 83 % des personnes interrogées accorderaient leur confiance aux médecins généralistes pour améliorer le système de santé. Ce chiffre s'établit à 77 % pour les pharmaciens. La confiance accordée au gouvernement et aux compagnies d'assurance pour améliorer le système de santé est identique et s'élève à seulement 38 %

L’augmentation du nombre de médecins et d’hôpitaux apparaît comme une mesure largement plébiscitée pour améliorer le système de soins (87 % des interrogés).

Autre solution jugée comme prioritaire par une large majorité des sondés (86 %) ? Le développement de « structures médicales regroupant différents types de professionnels de santé au même endroit » .

Côté transferts de compétences, ils sont 72 % à être favorables à « la possibilité pour les professionnels paramédicaux (infirmiers etc.) de réaliser des consultations et actes aujourd'hui exclusivement faits par les médecins ».

La prise en charge des personnes âgées jugée insatisfaisante

Par ailleurs, l'enquête fait état de la forte inquiétude des Français à l'égard de la perte d'autonomie et de sa prise en charge.

Parmi les personnes sondées, 76 % d'entre eux se disent préoccupés par le risque de dépendance et la perte d’autonomie, soit 4 points de plus qu'en 2017.

Concernant la prise en charge des personnes âgées, ils sont 61 % à la juger insatisfaisante, soit le même niveau qu'en 2017. Cela traduit « un sentiment d'absence d'évolution perçue dans ce domaine » analyse la Mutualité Française.

Pour améliorer la prise en charge de ces personnes, une large majorité de répondants (87 %) estiment que le maintien à domicile, avec notamment la mise en place de dispositifs d'accompagnement, demeure une priorité.

Méthodologie de l'enquête
L'enquête Harris Interactive a été réalisée en ligne du 26 janvier au 2 février 2022 pour la Mutualité Française. Un échantillon (3 016 personnes) représentatif de Français âgés de 18 ans et plus a été interrogé. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).


Source : lequotidiendumedecin.fr