Des médecins appellent Buzyn à revenir sur le déremboursement des médicaments anti-Alzheimer

Publié le 18/06/2018
Lettre ouverte à Agnès Buzyn

Lettre ouverte à Agnès Buzyn
Crédit photo : Capture d'écran lefigaro.fr

Le déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, qui doit officiellement entrer en vigueur à partir du 1er août est dénoncé par 194 médecins dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn publiée lundi dans le Figaro.

Ces neurologues, gériatres et psychiatres des 28 Centres mémoire de ressources et de recherche pour la maladie d'Alzheimer et maladies apparentées (CMRR) de France et neuf sociétés savantes expriment leur « désarroi » devant la décision de la ministre de la Santé de dérembourser ces médicaments dont le rapport bénéfices/risques a été jugé insuffisant.

Ces spécialistes des maladies neuro-dégénératives contestent la validité de cette évaluation négative de la Haute autorité de Santé (HAS). 

« Partout dans le monde, les spécialistes ont intégré ces traitements à leur pratique et les considèrent comme sûrs et pertinents, en association à un ensemble de mesures thérapeutiques non médicamenteuses », soulignent les signataires.

Soutien des associations de patients

Ils demandent donc « solennellement et publiquement » à la ministre de « revenir sur cette décision qui dessert la prise en soins actuelle et future des malades en étant susceptible d'altérer la confiance que portent les patients, leurs familles et les professionnels dans les processus de décision en matière de santé »

« Si ces médicaments étaient réellement reconnus comme nocifs et dangereux, [...] ce n'est pas un simple déremboursement qu'il convenait de mettre en œuvre, mais une procédure de retrait du marché », écrivent-ils encore.

Leur lettre a le soutien des principales associations de patients (France Alzheimer et France Parkinson). 

Selon un arrêté du ministère de la Santé publié le 1er juin au Journal officiel, la mesure concerne les quatre médicaments (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl) qui traitent les symptômes d'Alzheimer, ainsi que leurs génériques. 

Ils étaient jusque-là remboursés à hauteur de 15 % par l'Assurance maladie, pour un coût de quelque 90 millions d'euros en 2015.

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr