LE QUOTIDIEN : Un rapport conjoint de l’Igas et de l’IGESR recensait, en 2022, 800 médecins scolaires pour 12 millions d’élèves. Est-ce toujours le cas ? Constatez-vous du mieux ?
Dr PATRICIA COLSON : Je ne sais pas si, en cette rentrée, ce ratio est encore d’actualité. En réalité, nous n’avons aucune visibilité sur les départs à la retraite et les arrêts de travail des collègues pour maladie qui sont en cours. Ce chiffre est même très optimiste…
Dans ce contexte, le rapport des inspections générales de 2023 plaidait pour la fin du statu quo pour la médecine scolaire, à savoir la nécessité de réorganiser les ressources humaines et de valoriser les personnels afin que le métier soit enfin attractif. Nous avons eu aussi, en juin, la remise des conclusions des Assises de la pédiatrie qui étaient dans la même logique de valorisation ! Elles prônaient la reconstruction d’un véritable service de santé scolaire élargi aux acteurs du territoire, avec pour les médecins scolaires des missions de coordination sur les actions de santé qui se passent à l’intérieur des établissements scolaires.
Selon les informations que nous avons, des Assises de la santé scolaire devraient être lancées très prochainement, dès lors que la nouvelle ministre de l’Éducation nationale en validera le principe et le planning. Cela semble donc bouger mais rien n’est validé.
Qu’en attendez-vous ?
Nous avons beaucoup milité, avec l’Union confédérale des médecins salariés de France, dont je suis la secrétaire générale, pour que tous les médecins qui œuvrent pour la promotion de la santé, quel que soit leur statut – contractuel ou titulaire – puissent avoir un vrai statut de médecin de santé publique, avec certes des spécificités différentes, tant pour la médecine de ville, en centre de santé, que pour l’hôpital, la PMI et la médecine scolaire. Ce statut identique et valorisé permettrait une mobilité dans la fonction médicale et la reconnaissance de la promotion de la santé des élèves et de la prévention.
À l’Éducation nationale, votre nouvelle ministre de tutelle, Anne Genetet, est médecin. Une chance pour la médecine scolaire de mieux se faire entendre ?
Je l’espère ! Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a aussi annoncé vouloir élever la santé mentale au rang de grande cause nationale. Avoir une ministre de l’Éducation nationale médecin devrait pouvoir valoriser la santé des enfants et aider à ce qu’ils soient dans les meilleures conditions physiques et mentales pour apprendre.
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