SAS : un déploiement à marche forcée

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Publié le 15/03/2024
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2 200 médecins libéraux ont assuré au moins une heure de régulationdepuis juillet 2022

2 200 médecins libéraux ont assuré au moins une heure de régulationdepuis juillet 2022
Crédit photo : BURGER / PHANIE

« Dans les départements, où (dès cet été) il n’y aura pas de SAS ou d’organisation, je suis prêt à restaurer des obligations de gardes des médecins libéraux ». Le Premier ministre a brandi la menace dans son discours de politique générale en janvier. Mais où en est-on ? La direction générale de l’offre de soins se montre rassurante. « Aujourd’hui, 63 SAS sont lancés et couvrent 65,5 départements, du fait de certains maillages historiques supra-départementaux. Cela équivaut à une couverture de 80 % de la population nationale », assure Mathilde Ville, chargée de mission au sein du Bureau premier recours de la DGOS. Elle recense environ 2 200 médecins libéraux ayant assuré « au moins une heure de régulation » depuis juillet 2022 et près de 8 000 praticiens enregistrés en tant qu’effecteurs dans la plateforme numérique. « Certains SAS n’utilisant pas cette plateforme, ce nombre est probablement plus important sur le terrain », estime le ministère.

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En vert foncé : les SAS en fonctionnement et en vert clair : les SAS accompagnés en cours de conception

Parmi les enseignements du déploiement des SAS – un rapport a été publié sur les 20 premiers SAS -, la chargée de mission souligne l’importance d’avoir « un travail et une gouvernance partagés entre la ville et l’hôpital ». Autre point de vigilance : le statut juridique de ces structures qui n’est « pas un préalable absolu » mais une réflexion doit avoir été engagée sur ce sujet afin notamment de « traduire ce travail commun ». Mathilde Ville conseille également de « se former le plus tôt possible à l’usage de la plateforme numérique, qui est un outil très structurant ».

« Aujourd’hui, 63 SAS sont lancés et couvrent 65,5 départements, du fait de certains maillages historiques supra-départementaux

La DGOS confiante pour atteindre 100 % de couverture à l’été

Pourtant, comme le révèle l’enquête du Quotidien, le partage de créneaux se fait sur l’espace personne de la plateforme SAS pour 16,5 % des répondants, cela passe par le logiciel de prise de rendez-vous du praticien pour 22 % et une CPTS pour 16,5 %. La plateforme SAS numérique n’est d’ailleurs aujourd’hui utilisée que chez 70 % des SAS actifs, indique Mathilde Ville qui rappelle que des structures se sont lancées avec des outils qui n’étaient pas encore interfacés avec la plateforme et que le déploiement est en cours. Au sein de la DGOS, le lien entre la régulation et les CPTS est également un élément clé, contrairement à la perception de nos lecteurs. Ainsi, plus de 80 % des participants à la permanence des soins ambulatoire ou du SAS estiment que la gestion assurée par la CPTS ne les inciterait « pas du tout » à augmenter leur participation. Pour les médecins n’étant pas engagés dans la PDSA ou un SAS, la gestion par la CPTS n’est pas non plus un élément qui leur ferait franchir le pas pour 75,5 % d’entre eux).

Et pour atteindre l’objectif de 100 % de couverture, la DGOS se montre confiante. « Nous ferons en sorte que ce soit tenu, toujours en lien avec les agences régionales de santé. Nous sommes en lien avec l’Assurance-maladie et les agences régionales de santé. Notre objectif est de tenir ce qui a été annoncé. Il faudra peut-être voir au cas par cas », confie Mathilde Ville.

Aurélie Dureuil

Source : Le Quotidien du Médecin