La poudre énergisante à inhaler, commercialisée par la marque Sniffy, est désormais interdite en France. Un arrêté du ministère de la Santé, publié au Journal officiel le 27 juillet, suspend « pour une durée d'un an » la mise sur le marché « des produits sous forme de poudre contenant des substances actives ayant un effet stimulant sur le corps et, en particulier, sur le système nerveux » et « destinés à être consommés par voie intranasale ou qui (...) entretiennent une confusion avec la consommation de stupéfiants. »
L'arrêté, signé par les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux mais aussi Marc Fesneau (Agriculture) et Olivia Grégoire (Bercy), repose sur un article du Code de la consommation permettant, « en cas de danger grave ou immédiat », de « suspendre la fabrication, l'importation, l'exportation, la mise sur le marché d'un produit. » Il sera « procédé au retrait des produits mentionnés en tous lieux où ils se trouvent et au rappel auprès des consommateurs qui en détiennent », est-il précisé.
La France, qui avait notifié le 3 juin à la Commission européenne son projet d'interdiction, a reçu une réponse favorable. « Je m’étais engagé à faire interdire ce produit, c’est chose faite », a commenté le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux dans une réaction transmise à l'AFP, insistant sur sa « priorité » de « lutter contre la banalisation de la consommation de produits stupéfiants pour protéger les jeunes générations ».
Un produit qui évoque et banalise la cocaïne
La poudre, de couleur blanche et conditionnée dans des flacons contenant 1 g de produit, est composée de caféine, de créatine, de taurine, d’acides aminés (bêta-alanine, L-arginine, L-citrulline) et de maltodextrine (toutes à la dose de 100 mg pour 1 g de produit). Elle se consomme « par le nez » en la reniflant pour obtenir un effet énergisant et optimiser les performances sportives, vante la marque, qui garantit « un effet sur 20 à 30 minutes ».
Avec ce produit qui évoque la cocaïne, la marque « banalise le geste et la consommation », relève auprès du Quotidien Benjamin Tubiana-Rey, responsable plaidoyer et communication de la Fédération Addiction. Le marketing de Sniffy est d’ailleurs axé sur « l’aspect subversif du produit », poursuit-il.
S’il considère que l’interdiction est « utile » et représente une « bonne nouvelle », il n’en juge pas moins que l’enjeu se situe ailleurs. « L’apparition régulière de nouveaux produits appelle une réponse de santé publique de fond, alerte-t-il. Au lieu d’interdire a posteriori, il faudrait miser sur la prévention avec l’objectif qu’il n’y ait pas de marché pour ces nouveaux produits. En milieu scolaire, des programmes de développement des compétences psychosociales, tels que “unplugged” et “primavera”, obtiennent de bons résultats, en leur apprenant à dire non, à être moins sensibles aux discours marketing. »
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