Enquête sur les jeunes et la drogue en Europe

La France, mauvaise élève

Publié le 05/06/2012
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Crédit photo : PHANIE

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PLUS DE 100 000 élèves issus de 36 pays ont participé en 2011 au dernier volet de l’enquête paneuropéenne ESPAD* sur la consommation d’alcool et d’autres drogues en milieu scolaire. Après une augmentation de l’usage de drogues illicites observée chez les 15-16 ans entre 1995 et 2003 (de 11 à 20 %), la consommation est demeurée stable depuis 2007 (18 %). La grande majorité des jeunes expérimentateurs de drogues illicites s’est tournée vers le cannabis. En moyenne, 17 % des élèves déclarent avoir consommé ce produit durant leur vie, 13 % au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête et 7 % au cours du mois écoulé.

Expérimenteurs de cannabis.

Depuis 2007, la proportion d’élèves expérimentateurs de cannabis a augmenté significativement dans 11 des 36 pays étudiés, dont la France. Au niveau de l’usage de ce produit au cours des 30 derniers jours, l’Hexagone se place même largement en tête (24 % des 15-16 ans), devant Monaco (21 %), la République Tchèque, l’Espagne (15 %) et le Royaume-Uni. La Bosnie-Herzégovine, les Iles Féroé et la Moldavie fermant la marche avec 1 % d’usage déclaré au cours du mois précédent l’enquête. S’agissant des autres drogues illicites (ecstasy, amphétamines, cocaïne, crack, LSD, héroïne), la Belgique (Flandres), la Bulgarie, la France, la Lettonie, Monaco et le Royaume-Uni constituent les pays de tête, avec un taux de prévalence au cours de la vie de l’ordre de 10 % chez les 15-16 ans. Les moins consommateurs de ces substances sont les élèves de Serbie, des Îles Féroé, de Finlande (3 %), de Norvège et de Bosnie-Herzégovine (2 %). L’usage au cours de la vie des produits à inhaler a globalement augmenté (de 8 à 10 %) entre 2007 et 2011. Les variations les plus importantes sont enregistrées en Croatie (de 11 à 28 %) et Lettonie (13 à 23 %), tandis que Chypre rapporte l’une des plus fortes baisses (16 à 8 %). La France est quant à elle restée stable dans ce domaine (12 %). En revanche, les jeunes Français ont moins consommé de tranquillisants en dehors des prescriptions entre 2007 et 2011 (de 15 à 11 %) mais demeurent ancrés dans le groupe de tête derrière les Lituaniens (13 %), les Monégasques (14 %) et les Polonais (15 %).

Pour le tabac, la tendance globale en matière de consommation de cigarettes au cours des 30 derniers jours est inchangée dans les pays participants entre 2007 et 2011 (28 %). Durant cette période, 7 États ont connu une évolution à la hausse : Monaco (de 25 à 38 %), la France (30 à 38 %), la Hongrie (33 à 37 %), la Finlande (30 à 34 %), le Portugal (19 à 29 %), la Roumanie (25 à 29 %) et la Norvège (21 à 28 %).

Binge drinking.

Enfin, l’enquête ESPAD 2011 montre que plus de la moitié des jeunes européens scolarisés (57 %) a consommé de l’alcool au cours des 30 derniers jours. La France est là encore dans le groupe de tête (67 %), derrière Malte (68 %), Monaco (69 %), Chypre (70 %), la Grèce (72 %), l’Allemagne (73 %), le Danemark (76 %) et la République tchèque (79 %). Au total, 11 pays font état d’une baisse de consommation d’alcool chez les 15-16 ans depuis 2007 mais la France n’en fait pas partie. S’agissant de la consommation épisodique excessive d’alcool (5 verres et plus lors d’une même occasion) au cours des 30 derniers jours, seuls quatre pays enregistrent une hausse (Slovaquie, Hongrie, Grèce et République tchèque). La France se situe dans la moyenne haute derrière des pays comme le Danemark, Malte (56 %), l’Estonie (53 %), la Croatie (54 %), la Slovénie (53 %) ou le Royaume-Uni (52 %). Ce mode de consommation est globalement en légère baisse chez les filles (38 % en 2011 contre 41 % en 2007) et les garçons (43 % en 2011 contre 45 % en 2007). Dans 22 pays, davantage de garçons que de filles font état d’une consommation épisodique excessive d’alcool au cours des 30 derniers jours, mais l’écart garçons-filles est passé de 12 points en 1995 à 5 en 2011.

*European school Survey project on alcohol and other drugs. Le rapport est téléchargeable sur www.espad.org. Une synthèse est disponible sur le site de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) www.emcdda.europa.eu

DAVID BILHAUT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9136