Une première double transplantation pulmonaire chez un patient atteint d'un cancer du poumon en phase terminale a été menée avec succès à l'hôpital Northwestern Medicine de Chicago, en septembre dernier. Six mois après sa greffe, le patient, Albert Khoury, un ouvrier du bâtiment non fumeur de 54 ans, n’a « aucune trace de cellules cancéreuses dans son corps », indique un communiqué de l’hôpital, publié le 24 mars.
L’intervention, qui a duré 7 heures, est une première. « Les greffes de poumon sont extrêmement rares dans le cas de cancers du poumon, avec très peu de cas recensés, explique le Dr Ankit Bharat, chirurgien thoracique en chef à Northwestern Medicine. Pour les patients avec un cancer de stade 4, la greffe de poumon est considérée comme inenvisageable. » Les réticences viennent principalement du risque de rechute liée à la persistance de quelques cellules cancéreuses dans l'organisme dont la propagation sera favorisée par les traitements immunosuppresseurs.
Cancer localisé au thorax
Dans le cas d’Albert Khoury, le cancer était cantonné à sa poitrine. Diagnostiqué au stade 1 début 2020, le démarrage du traitement avait été retardé par la crise sanitaire. En juillet 2020, son cancer s’aggrave et passe au stade 2. Malgré la chimiothérapie, il a poursuivi sa progression vers les stades 3 puis 4, mais sans se propager à d’autres organes. « Par chance, la tumeur était localisée uniquement au thorax recouvrant complètement les deux poumons mais ne s'était pas propagée ailleurs, ce qui est rare pour les cancers au stade 4 », explique la Dr Young Chae, oncologue à l'hôpital Northwestern Medicine. « Nous étions convaincus de pouvoir le débarrasser de toutes les cellules cancéreuses lors de l'opération et lui sauver sa vie », ajoute le chirurgien.
Forte de cette première réussite, l’équipe de Northwestern Medicine développe un nouvel ensemble de protocoles pour définir les futurs patients susceptibles de bénéficier d’un tel traitement. Un registre clinique est également en cours de constitution pour le suivi à long terme de ces patients.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?