Dépistage des cancers

Les médecins inspirent confiance

Publié le 21/06/2012
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LES PATIENTS font confiance à leur médecin généraliste qui, avec les médias, est leur première source d’information. Telle est l’une des principaux résultats de l’observatoire EDIFICE-Roche (étude sur le dépistage des cancers et ses facteurs de compliance) publiés à l’occasion du congrès Eurocancer, dédié aux nouvelles avancées dans le domaine de la cancérologie. Tous les trois ans depuis 2005, l’observatoire recueille des données sur un échantillon représentatif de la population, de 40 à 75 ans afin d’établir un état des lieux des comportements de la population française face au dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal, du cancer de la prostate, et pour la première année du mélanome.

Les médecins généralistes sont donc en première ligne pour fournir des informations sur les dépistages. Ils sont avec les associations de patients considérés comme une source crédible, les médias et internet, pourtant très visibles, bénéficiant d’une crédibilité moindre.

L’enquête menée en juillet 2011, montre par ailleurs que le dépistage du cancer colorectal monte en puissance depuis la généralisation du programme. Environ 59 % des personnes interrogées déclarent avoir réalisé un test ou un examen, ce qui représente une progression de 21 % en trois ans. De plus, les consignes sur la fréquence des dépistages sont bien suivies pour ce type de cancer.

Avec 95 % des femmes qui déclarent avoir réalisé au moins une mammographie, le dépistage du cancer du sein reste à un niveau élevé. Quant au cancer de la prostate, l’observatoire note une stabilisation du dépistage. Le taux augmente avec l’âge, mais on observe une tendance à la diminution du dépistage déclaré avant 60 ans. « Ceci pourrait témoigner d’un changement dans les habitudes de prescription et de réalisation du test de dépistage », soulignent les auteurs.

Les enfants mieux protégés du soleil.

Le nombre de nouveaux cas de cancer de la peau a plus que triplé en 25 ans, c’est pourquoi l’observatoire EDIFICE-Roche a étendu son enquête au mélanome. L’étude montre que les parents protègent mieux leurs enfants du soleil qu’eux-mêmes. En France, une grande majorité de la population s’expose au soleil, mais les pratiques d’exposition et de protection sont très hétérogènes.

78 % des personnes interrogées déclarent passer du temps au soleil, surtout pendant les vacances ou la pratique d’activités sportives ou de loisir. La durée moyenne d’exposition est de 113 jours par an. La grande majorité des sondés ont déclaré éviter de se mettre au soleil aux heures les plus chaudes, en revanche, 38 % ne se protègent qu’occasionnellement, rarement ou jamais avec des vêtements ou de la crème solaire. Ils sont 43 % à utiliser systématiquement ou souvent de la crème solaire, mais parmi eux 42 % ne la renouvellent pas.

Les parents adoptent des mesures de protection plus efficaces pour leurs enfants que pour eux-mêmes. Le port de vêtements, ou de chapeau et l’utilisation de crème solaire sont généralisés. Mais paradoxalement les yeux des enfants ne sont pas toujours protégés. Ainsi, 68 % des parents portent systématiquement ou souvent des lunettes, mais seulement 55 % d’entre eux en font porter à leurs enfants.

Dans la très grande majorité des cas, les parents utilisent de la crème solaire avec un indice de protection fort ou très fort, et dans trois quarts des cas, ils renouvellent l’application.

CÉCILE RABEUX

Source : Le Quotidien du Médecin: 9146