LE 23 JUIN 2010, la Haute Autorité de Santé a fourni ses conclusions concernant les recommandations sur le dépistage du cancer de la prostate (« le Quotidien » du 24 juin). Après analyse de deux études parues dans le « New England Journal of Medicine », la HAS maintenait sa position antérieure de 2004, récusant le dépistage systématique.
L’Association française d’urologie s’étonne du délai de seize mois nécessaire à l’analyse des deux études (PLCO et ERSPC) sur lesquelles se fonde la conclusion. Elle considère l’étude PLCO comme dépassée et précise :
« L’étude européenne (ERSPC) a actualisé ses résultats : ils montrent que l’on est maintenant deux fois plus performant dans le diagnostic du cancer de la prostate que dans celui du cancer du sein et que la baisse de la mortalité grâce au dépistage, largement démontrée, va s’amplifier avec les années.
« L’Association Française d’Urologie rappelle que grâce à sa stratégie de dépistage et au travail réalisé par les médecins généralistes, le taux de mortalité lié au cancer de la prostate a été réduit de plus de 30 % en France comme dans les principaux pays développés.
« Mais le principe du dépistage " individuel " conduit à des inégalités sociales importantes qui pénalisent les individus ayant un accès difficile à l’information et entraîne des variations importantes des taux de mortalité à l’intérieur même de notre population. Cela va à l’encontre de l’esprit du nouveau Plan Cancer. Cela conduit à une politique de gribouille où chacun fait ce qu’il croit devoir faire et génère un surcoût important notamment dans l’utilisation du PSA.
« Le premier objectif d’une politique de dépistage est la baisse de la mortalité et celle-ci est largement démontrée. Ceux qui décideraient de ne pas organiser le dépistage du cancer de la prostate pourraient être responsables de milliers de morts chaque année et de surcoûts importants. »
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