Les sarcomes intrapéritonéaux de l’abdomen sont des tumeurs cancéreuses qui peuvent atteindre des tailles parfois importantes et englober différents organes. Leur exérèse est donc complexe. L’Institut Curie est reconnu comme centre expert pour le traitement des sarcomes par l’INCa.
Une récente étude nationale menée avec le réseau NETSARC a été rapportée à l’ASCO par le Dr Sylvie Bonvalot (chef de l’unité de chirurgie des sarcomes et tumeurs complexes à l’Institut Curie). Elle démontre l’importance d’être pris en charge dans un centre de référence dès le début pour ce type de tumeur rare. L’étude a porté sur 1 286 patients atteints d’un sarcome rétropéritonéal et opérés de la maladie initiale entre 2010 et 2016. Environ un tiers d'entre eux ont été opérés dans un centre expert et leur survie globale à 5 ans est supérieure de 20 % à celle des patients opérés en dehors d’un centre expert, même si les rechutes ultérieures y sont traitées. Cela souligne l’importance fondamentale d’un traitement chirurgical initial bien fait par un chirurgien expérimenté dans ce domaine particulier.
Le Dr Sylvie Bonvalot a également rapporté les résultats encourageants d’essais randomisés de phase 2. Une première étude a montré un bénéfice en termes de survie sans progression chez des patients présentant une tumeur desmoïde évolutive traités par le pazopanib versus le traitement de référence (méthotrexate + vinblastine). Une autre étude a montré l’impact positif du regorafenib chez les patients présentant des métastases de sarcomes osseux. Enfin, le selinexor qui inaugure une nouvelle classe thérapeutique (inhibiteur sélectif de l’export nucléaire, SINE) a montré son efficacité dans les liposarcomes dédifférenciés avancés.
Une chimiothérapie artérielle dans le rétinoblastome
Le rétinoblastome est un cancer rare de l’œil qui atteint les très jeunes enfants, le plus souvent avant l’âge de cinq ans. Depuis 25 ans, chimiothérapies et traitements locaux par laser ont permis de faire reculer les énucléations et les radiothérapies jusqu’alors souvent nécessaires. Le Dr Isabelle Aerts, pédiatre à l’Institut Curie, a présenté les résultats d’une alternative thérapeutique : la chimiothérapie artérielle. Il s’agit d’administrer une chimiothérapie à petite dose dans l’artère ophtalmique via un cathéter introduit par l’artère fémorale puis guidé jusqu’à l’artère ophtalmique. La technique date des années 1980, mais avait été abandonnée à cause des complications. Aujourd’hui, les progrès accomplis par le cathétérisme l’ont remise au goût du jour au niveau international. L’étude démontre que cette technique est faisable et généralement bien tolérée. L’Institut Curie est un des rares établissements au monde à mener des études prospectives sur le rétinoblastome.
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