Inhibiteur du Xa

Rivaroxaban : des AMM et des perspectives

Publié le 25/06/2012
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LES AVK imposent une surveillance régulière (INR) en raison des risques hémorragiques. Ils sont la première cause d’accidents iatrogènes (avec risque d’hospitalisations et de décès).

Les nouveaux anticoagulants oraux sont une alternative aux AVK particulièrement en cas de fluctuation de l’INR en dehors de la zone thérapeutique. Ils ont une action rapide, une demi-vie d’élimination courte, des taux de coagulation prévisibles ne nécessitant ni surveillance biologique ni ajustement posologique, un risque atténué d’interactions médicamenteuses et l’absence de restriction alimentaire. En revanche il n’y a pas d’antidote ou de traitement correcteur validé en cas d’hémorragie ou d’acte interventionnel non programmé, et un problème reste en suspens : celui de l’observance puisqu’il n’y a pas de mesure d’efficacité.

Nouvel anticoagulant oral, le rivaroxaban (Xarelto, Bayer) est un inhibiteur direct, compétitif, réversible et spécifique du facteur Xa qui, à ce jour, a reçu une AMM dans trois indications :

- en 2009 dans la prévention des événements thrombo-emboliques veineux (ETEV) chez les adultes bénéficiant d’une intervention programmée pour prothèse totale de hanche ou de genou ; et, depuis décembre 2011, dans deux autres indications :

- prévention des AVC et des embolies systémiques chez les patients atteints de FA non valvulaire ;

- traitement des thrombose veineuses profondes (TVP) et prévention des récidives sous forme de TVP ou d’embolies pulmonaires (EP) suite à une TVP aiguë chez l’adulte (approbation européenne).

Le rivaroxaban est en cours de développement dans deux autres indications dont le traitement de l’EP. L’étude EPSTEIN-PE (ACC 2012) valide l’utilisation du rivaroxaban dans le traitement des EP : il est non-inférieur au traitement de référence (enoxaparine puis AVK) dans le traitement initial de l’EP et la prévention des récidives à long terme (taux de rechute : 2,1 % sous rivaroxaban, 1,8 % sous HBPM-AVK ; HR 1,12) ; mais, surtout il s’est montré supérieur en terme de tolérance avec moins d’hémorragies majeures (1,1 % vs 2,2 % ). Ces données ouvrent la voie à un traitement oral de l’EP.

Atelier d’information Bayer, avec la participation des Pr Grégoire Le Gal (Brest) et Jean-Yves Le Heuzey (Paris).

Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9147