Cardiostim 2012 : la révolution en marche

Il n’y a plus de trouble du rythme qu’on ne puisse traiter

Publié le 30/05/2012
Article réservé aux abonnés

CARDIOSTIM 2012 lève le voile sur les perspectives, qui notamment grâce à la 3D et à la robotique vont, en rythmologie, révolutionner la prise en charge et la qualité de vie des patients et sur les avancées remarquables du traitement des troubles du rythme ventriculaire par ablation.

• Une veste à 252 électrodes

La cartographie électro cardiographique numérique 3D non invasive est une technologie qui, permet de déterminer rapidement la source d’un foyer de décharges à l’origine d’un trouble du rythme, ou encore de repérer un circuit anormal : une veste qui comporte 252 électrodes, placée sur le thorax permet de reproduire le circuit électrique du cœur du patient en temps réel, via l’enregistrement d’un seul cycle cardiaque.

• Le robot va plus loin

Le robot,appliqué à la chirurgie cardiaque permet de pratiquer des interventions mini-invasives. Il est utilisé depuis peu au CHU de Bordeaux pour des interventions de nature différente (pontages coronariens, interventions valvulaires, pose de sondes de stimulation, mise en place d’électrode de défibrillation placées sur le péricarde…)

• FV : 11 fois plus de morts que la route

La fibrillation ventriculaire est la principale cause d’arrêt cardiaque et de mort subite ; 50 000 adultes décèdent chaque année de mort subite en France, soit onze fois plus que les décès par accident de la route.

La prise en charge des patients ayant présenté une mort subite cardiaque et ressuscités repose sur la pose d’un défibrillateur automatique implantable. Lorsque l’origine de l’arythmie est identifiée une ablation ventriculaire peut être pratiquée. Grâce à la navigation intracardiaque 3D, la zone arythmogène peut être localisée et ablatée.

• Orages rythmiques

Alors que les patients implantés avec un défibrillateur automatique ne sont plus exposés au risque de mort subite, ils sont victimes « d’orages rythmiques » défini par 3 épisodes d’arythmies ventriculaires séparés d’au moins 5 minutes sur 24 heures. Ces patients subissent des chocs électriques à répétition, qui non seulement sont douloureux mais peuvent entraîner une dégradation du myocarde ; l’ablation est alors indispensable. L’équipe du Pr Haïssaguerre au CHU de Bordeaux pratique actuellement de façon quasi systématique cette ablation du circuit arythmogène en s’aidant de la navigation 3D.

• Sans sonde

- La mise au point d’un défibrillateur automatique implantable sans sonde est en cours et constitue un axe de progrès pour les porteurs de défibrillateurs de défibrillateurs. Il permet d’éviter l’implantation d’un matériel endocavitaire : la sonde est extra-cardiaque, sous cutanée. Douze appareils seront testés prochainement au CHU de Bordeaux.

- Le stimulateur sans sonde est un élément cylindrique en titane qui contient pile, circuit électronique, module de télémétrie et de transmission ainsi qu’électrodes et fixation. Il mesure 25 mm de long, 8 mm de diamètre, et aura une durée de vie prévisible de sept ans. Il sera mis en place dans le ventricule droit via la veine fémorale, sa pose s’effectuera sous simple anesthésie locale. Les premiers appareils sont attendus en 2013.

Conférence de presse Cardiostim 2012 en présence du Pr Philippe Ritter, président de Cardiostim, membre de l’équipe du Pr Haïssaguerre, Chef du service d’électrophysiologie et de stimulation cardiaque (CHU Haut-Levêque Bordeaux) avec la participation de Mélèze Hocini (Maître de conférence au CHU de Bordeaux, membre de l’équipe du Pr Haïssaguerre) et du Pr Jean-Claude Deharo (CHU Marseille).

 Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9133