« Ma peau, c'est ma vie, mon dermato en est l'expert » : c'est avec ce slogan que la Société française de dermatologie (SFD) et le laboratoire Novartis entendent sensibiliser le grand public ainsi que les décideurs à l'impact que les maladies de peau peuvent avoir sur les patients et à l'importance de la dermatologie.
Des impacts nombreux et forts
Bien qu'elles touchent 16 millions de personnes en France, les maladies de peau sont largement méconnues. Or, pour nombre de patients, si ces pathologies ont un retentissement physique, voire engagent leur pronostic vital, elles ont également un impact psychologique et social au quotidien voire, dans certains cas, professionnel. « Ce sont des enfants qui n'osent pas aller à la piscine, des adolescents qui s'isolent, des adultes qui se retrouvent exclus ou stigmatisés dans le cadre professionnel ou lorsqu'ils sont en contact avec le public », souligne Jean-Marie Meurant, président de la Fédération française de la peau.
Former les médecins généralistes
Afin de mieux comprendre la place qu'occupe la dermatologie dans le quotidien des Français, la SFD a mené, en 2018, une enquête intitulée « Les Français et leur dermatologue » (1). Selon cette enquête, 90 % des motifs de consultation en dermatologie étaient d'ordre médical contre 10 % pour les interventions esthétiques. Dans 40 % des cas, le dermatologue était consulté pour un problème de peau persistant ou une maladie cutanée chronique. Les problèmes cutanés aigus, eux, étaient d'abord pris en charge par le médecin généraliste dans 54 % des cas. Un chiffre qui souligne la nécessité de renforcer la formation des médecins généralistes en dermatologie pour que ceux-ci puissent traiter les dermatoses courantes et bénignes, et orienter au mieux les patients vers un dermatologue le cas échéant.
Le dermatologue, spécialiste le plus consulté
Parmi les personnes interrogées, 30 % ont déclaré avoir ou avoir eu une maladie de peau et 21 % ont consulté au moins une fois dans l'année un dermatologue. Il est ainsi le spécialiste le plus consulté devant le cardiologue (13 %), le rhumatologue (8 %), le gastroentérologue (7 %) et le psychiatre (4 %). Le temps d'attente pour obtenir une consultation était d'un peu plus un mois en moyenne, un chiffre souvent plus élevé en régions rurales. « Il y a une discordance entre les attentes de la population et l'offre de soins en dermatologie car les effectifs en dermatologie se réduisent de façon drastique », regrette le Pr Joly, ancien président de la SFD. En 10 ans, 12 % des rhumatologues sont partis en retraite, 64 % sont âgés de plus de 50 ans et 30 % de plus de 60 ans, 1/3 sera en retraite d'ici 5 ans et « dans les 10 ans qui viennent on va perdre les 2/3 des dermatologues puisque le taux de renouvellement actuel, de l'ordre de 3 %, ne compensera pas les départs en retraite », alerte le Professeur Joly.
Une recherche dynamique
Expert référent pour la prise en charge des maladies de peau, le dermatologue est également un acteur clef de la recherche « faite par des dermatologues hospitaliers mais également libéraux », entre autres acteurs, indique la Pr Marie Beylot-Barry, présidente de la SFD. Une recherche dynamique puisque « la France est au 4e rang mondial des publications en dermatologie », ajoute la professionnelle, et qu'en 2017, 277 nouveaux médicaments étaient en cours de développement (2).
« La dermatologie a des besoins à faire connaître, notamment auprès des institutionnels, en termes de démographie médicale mais également d'accès à l'innovation thérapeutique », conclut le Pr Joly. « C'est dans ce contexte que la SFD a lancé cette campagne de sensibilisation », ajoute-t-il. Une campagne déclinée en 4 affiches en format traditionnel (abribus, gares, etc.) du 30 janvier au 6 février, ainsi que dans les médias et en salle d'attente des médecins à partir du mois de février.
D'après une conférence de presse de la SFD et de Novartis
(1) Enquête menée auprès d'un échantillon représentatif de 5000 personnes âgées de 15 à 80 ans du 4 au 25 juillet 2018.
(2) Communiqué de presse Leem : «Le Leem lance une campagne grand public sur l'état de la recherche», 25 septembre 2017.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?