Linagliptine-insuline

L’association fait ses preuves

Publié le 05/11/2012
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H. Yki Jarvinen (Helsinki, Finlande) a présenté les résultats à un an de l’étude de phase III où la linagliptine (Trajenta, Boehringer Ingelheim et Eli Lilly) a été comparée au placebo chez 1 261 patients dont le contrôle glycémique était insuffisant sous insuline basale. En termes d’efficacité, la linagliptine entraîne une diminution significative du taux d’HbA1c (-0,53 % ± 0,05, p ‹ 0,0001) et ce avec une moindre augmentation des doses d’insuline (p ‹ 0,003).

Le meilleur contrôle glycémique ne s’accompagne pas d’une augmentation des effets secondaires en général et des hypoglycémies en particulier (31,4 % sous linagliptine, 32,9 % sous placebo). De plus, les hypoglycémies sévères sont rares dans les deux groupes (1,7 % et 1,1 % respectivement). Enfin, l’évolution du poids est également comparable : -0,30 ± 3,7 kg sous linagliptine et -0,04 ± 3,1 kg sous placebo.

Ces résultats confirment ceux observés à 24 semaines et qui ont conduit l’Agence Européenne du Médicament à recommander l’autorisation de l’association de la linagliptine à l’insuline, avec ou sans metformine, quand un régime hygiénodiététique associé ne permet pas un contrôle glycémique suffisant.

Le patient âgé aussi.

La linagliptine associée à l’insuline basale a été également efficace et bien tolérée chez 247 patients âgés de plus de 70 ans, dans une analyse groupée préspécifiée de deux études de phase III évaluant la linagliptine versus placebo, en ajout à l’insuline. À 24 semaines, la linagliptine améliore significativement le taux d’HbA1c (-0,77 %, p ‹ 0,0001), cela sans détérioration de la tolérance dans cette population pourtant fragile. L’incidence des effets secondaires liés au traitement était comparable dans les deux groupes et, en particulier, on note 28,6 % d’hypoglycémies sous linagliptine contre 37,2 % sous placebo.

Une autre analyse de sept essais de phase III regroupant 1 331 diabétiques de type 2, âgés de 65 ans ou plus, en monothérapie ou en association avec d’autres hypoglycémiants, montre que la linagliptine réduit significativement le taux d’HbA1c à la 24e semaine (-0,62 %, p ‹ 0,0001). Par ailleurs, la tolérance est équivalente sous linagliptine et placebo, avec même un peu moins d’hypoglycémie sous linagliptine (21,4 % vs 25,7 %). Les hypoglycémies sévères étant rares dans les deux cas (1 % et 1,8 %). Enfin, il est à noter que la linagliptine ne nécessite pas d’ajustement de doses, en raison de son métabolisme particulier, ce qui est un avantage certain dans ces populations fragiles.

Enfin, le Pr A. H. Barnett (Birmingham, Royaume-Unis), a présenté l’analyse de sept études randomisées portant sur des patients présentant différents stades d’atteinte rénale (néphropathie débutante, micro-albuminurie, néphropathies plus évoluées chez des patients de plus de 65 ans). Dans tous ces cas, la linagliptine a permis d’obtenir une diminution significative des taux d’HbA1c et de l’albuminurie, cette dernière étant supérieure à la réduction attendue du fait du simple effet hypoglycémiant de la linagliptine. Dans ces populations, l’absence d’adaptation posologique en fonction de l’atteinte rénale est un atout particulièrement important.

 Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du Médecin: 9184