La France est le pays européen où la chirurgie bariatrique est la plus fréquente : 50 000 patients sont opérés par an. Nombre d’entre eux sont des diabétiques de type 2 obèses. S’il est vrai que la chirurgie bariatrique offre de très bons résultats à court et moyen terme pour la rémission ou l’amélioration du diabète, cette efficacité est loin d’être toujours vérifiée. Dès la deuxième année, on assiste à des échappements. Dans certaines cohortes, il y a autour de 50 % de récidives du diabète à 5 ans. « L’enthousiasme pour la technique demande donc peut-être à être modéré, et les facteurs prédictifs de récidive mieux connus », explique le Dr Jean Debédat (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris). Une étude a donc été menée sur une cohorte d’une centaine de patients pris en charge à la Pitié-Salpêtrière.
Le suivi a mis en évidence que près de deux tiers des sujets étaient en rémission complète ou partielle à 1 an. Mais, entre la deuxième et la cinquième année, un quart ont rechuté. Ces rechutes étaient relativement plus fréquentes chez les hommes quand le diabète était plus sévère (ancienneté, nombre de traitements prescrits, présence d’une insulinothérapie).
Un autre facteur important était la perte de poids observée dans la première année après l’intervention. La reprise de poids dans l’année suivant la chirurgie bariatrique paraît assez déterminante de l’efficacité à long terme sur le diabète. « Le respect d’une bonne hygiène de vie après l’intervention est donc primordial si l’on veut pérenniser le bénéfice de cette chirurgie métabolique », souligne le Dr Debédat. Un travail incluant des données de cinétique pondérale mais aussi métabolique est également en cours.
Un score prédictif de l’efficacité de la chirurgie à long terme serait fort utile. « Les récidives étant asymptomatiques, un suivi à long terme de tous les diabétiques de type 2 opérés est indispensable », commente le Pr Fabrizio Andreelli (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris).
Communication du Dr Jean Debédat (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris)
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