La santé métabolique d’un enfant né d’une mère ayant une mauvaise nutrition peut être profondément altérée. La méthylation de l’ADN peut en être le principal maillon explicatif. Les études de l’epigenome-wide association (EWAS) ont fait l’objet d’une métaanalyse portant sur la relation entre le contrôle glycémique de femmes enceinte et la méthylation de l’ADN sur sang du cordon, rapporté aussi au poids maternel (IMC de la mère durant la grossesse) et au poids de naissance de l’enfant. Pour savoir si la méthylation de l’ADN se traduisait par des effets sur l’expression génique de certains paramètres métaboliques, une étude a porté sur le sang de l’enfant (human early life exposome eQTM catalog) et 223 biopsies de tissu adipeux de celui-ci (1). Il a été retenu de multiples associations entre les paramètres glycémiques maternels au cours de grossesse et la méthylation de l’ADN du sang de cordon, particulièrement marquées chez les mères en surpoids ou obèses. Et certaines de ces méthylations étaient associés à une expression génique.
De plus en plus d’études tendent à confirmer le rôle durablement néfaste de l’obésité et des désordres glycémiques de la mère durant la grossesse quant au risque cardiométabolique des enfants issus de ces grossesses. Au-delà de celles menées sur des cohortes à moyen et long terme, l’épigénétique ici vient confirmer ce risque et proposer des mécanismes explicatifs, qui s’ajoute à d’autres, microbiote par exemple, et expliquerait l’héritabilité de ces troubles. Cela incite une fois de plus à la mise en place de mesures préventives plus radicales au niveau des populations les plus à risque.
Professeur Emérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Küpers LK, et al. Maternal dietary glycemic index and glycemic load in pregnancy and offspring cord blood DNA methylation. Diabetes Care. 2022 Aug 1;45(8):1822-1832. doi: 10.2337/d
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