Un « équivalent coronarien », comme le diabète

L’insuffisance rénale chronique augmente le risque d’infarctus

Publié le 25/06/2012
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Comme le diabète de type 2, l’insuffisance rénale chronique (IRC) pourrait devenir un équivalent coronarien et s’ajouter à la liste des critères définissant les patients à haut risque d’infarctus du myocarde (IDM). C’est ce que démontre une nouvelle étude coordonnée par Marcello Tonnelli (Canada) publiée dans The Lancet sur un nombre impressionnant de patients, près de 1,3 million, dont 11 340 (1 %) ont été admis pour infarctus durant les quarante-huit mois de suivi.

L’objectif de ce travail rétrospectif était d’examiner le rôle de l’IRC comme facteur de risque coronarien, comparativement à d’autres déjà identifiés, le fait d’avoir un antécédent d’infarctus ou d’être diabétique de type 2, lui-même, d’ailleurs, considéré comme un « équivalent coronarien ».

Dans cette cohorte, les patients ayant des antécédents d’IDM ou d’IRC étaient plus âgés que les diabétiques. Après ajustement sur l’âge, le sexe, les conditions socio-économiques, et 12 comorbidités, le risque relatif d’un nouvel IDM était de 1,4 pour l’IRC (définie par un débit de filtration glomérulaire [DFG] inférieur à 60 ml/min avec ou sans protéinurie), de 2 pour le diabète de type 2 (DT2) sans IRC, de 2,7 en cas d’association DT2 et IRC et de 3, 8 en cas d’antécédent d’IDM.

Sans ajustement, le taux d’infarctus du myocarde reste toujours supérieur chez les coronariens mais le « classement » s’inverse et il devient plus bas chez les diabétiques par rapport aux insuffisants rénaux chroniques : ce qui persiste également lorsque l’on considère l’IRC à un stade plus sévère (DFG ‹ 45 ml/min). L’augmentation du risque est donc liée à la dégradation de la fonction rénale, elle-même liée à l’avance en âge. Ces résultats pourraient donc avoir des conséquences thérapeutiques dans la mesure où le programme ATP III* qui donne les cibles à atteindre en terme de concentration de LDL-cholestérol recommande 1 g/l chez les coronariens ou d’équivalent coronarien.

The Lancet, online19 juin.

*National Cholesterol Education Program Adult Treatment Panel III

 Dr A. T.-M.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9147