Allergie au blé et maladie cœliaque

Une symptomatologie proche

Publié le 29/06/2010
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Crédit photo : S Toubon

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L’ALLERGIE alimentaire à la farine de blé est rare, surtout chez l’enfant. Ses manifestations cliniques peuvent de plus revêtir « de multiples expressions ».

Ainsi, lorsque cette allergie au blé est médiée par les IgE, elle est responsable de réactions de type immédiates à type d’urticaire, d’angiœdème ou d’une réaction anaphylactique à l’effort par exemple. Mais elle peut également ne pas être médiée par les IgE. Dans ce cas, elle est responsable de manifestations retardées. Celles-ci sont essentiellement cutanées ou digestives.

Sur le plan digestif, les manifestations chroniques de l’allergie au blé ressemblent beaucoup à celles de la maladie cœliaque. Plus de 7 fois sur 10, il s’agit d’une diarrhée chronique associée à une cassure de la courbe de poids, parfois associée à un ballonnement ou des douleurs abdominales ou des difficultés alimentaires. Ces manifestations ressemblent à celles de la maladie cœliaque, constituées notamment de diarrhée, d’un abdomen distendu, de douleurs abdominales récidivantes, de retard de croissance, d’une fatigue, d’une inappétence. Elles ne concernent que moins de la moitié des malades, mais restent toutefois plus fréquentes chez le petit enfant. De plus, une atrophie villositaire peut être retrouvée, tout comme dans la maladie cœliaque.

Anticorps et patch-test.

En cas de suspicion clinique de maladie cœliaque, il convient de rechercher les anticorps anti-endomysium de classe IgA et, maintenant, les anticorps anti-transglutaminase de classe IgA qui ont une sensibilité et une spécificité proches de 100 % en l’absence de déficit général en IgA. En revanche, la recherche des anticorps antigliadine IgA est moins efficace que la celle des anticorps anti-endomysium et anti-transglutaminase. Les biopsies du grêle mettent en évidence une atrophie villositaire totale ou subtotale et une hyperplasie des cryptes, permettant de confirmer le diagnostic. Toutefois, elles ont également été décrites au cours de l’allergie aux protéines du lait de vache.

Finalement, le seul élément positif du diagnostic d’allergie au blé est la positivité du patch-test à la farine de blé. Il doit être combiné à l’efficacité du régime d’exclusion et à celle du régime d’épreuve et des tests de provocation.

La distinction entre allergie au blé et maladie cœliaque est importante. En effet, l’évolution des deux pathologies est très dissemblable, la guérison spontanée étant la règle en cas d’allergie au blé. Le traitement, fondé sur l’exclusion du gluten du régime, comme dans la maladie cœliaque, sera efficace. Son élargissement progressif est une tendance proposée par les différents auteurs.

D’après la communication du Dr Delphine de Boissieu, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris.

Dr GÉ.B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8801