LA DÉCOUVERTE est totalement paradoxale. Les circonstances sont tout aussi surprenantes. Partant de prématurés transportés en hélicoptère pour arriver à des souriceaux de laboratoire. La découverte : un aminoside, la kanamycine connue pour son ototoxicité, possède une action protectrice sur l’oreille à petites doses de façon prolongée. Les circonstances : l’équipe de William W. Clark (Saint-Louis, États-Unis) se demandait si le très bruyant transport en hélicoptère (100 dB pendant 12 minutes avant décollage) des grands prématurés ne nuisait pas à leur audition fragile. D’autant que le déplacement se fait sous couverture antibiotique par un autre aminoside, la gentamycine.
Les ORL se sont donc adressés à leurs collègues chercheurs plus spécialisés. Kevin K. Ohlemiller et coll. se sont tournés vers un modèle de souriceaux, dont l’audition est extrêmement vulnérable au cours du premier mois de vie. Ces petits rongeurs ont reçu bi-quotidiennement de la kanamycine ou de l’eau salée pendant 11 jours. Au cours de cette période ils ont été soumis pendant 30 secondes à un bruit à 110 dB.
Premier constat, cette souche de souris est particulièrement sensible au bruit en perdant partiellement l’audition. Ensuite, et là est la surprise, chez celles sous kanamycine à petites doses est apparue une protection des cellules ciliées et donc de l’audition. Cette protection persiste deux jours après la dernière injection d’antibiotique.
Aucune explication n’est envisagée. Une cartographie des gènes de ces souris permettra peut-être de comprendre ce qui crée chez elles la sensibilité aux bruits et le mécanisme de protection des cellules ciliées de la cochlée. Tout cela pourrait, à terme, conduire à des traitements préventifs des traumatismes sonores chez les militaires, le personnel navigant aérien… et bien sûr les prématurés héliportés.
Journal of the Association for Research in Otolaryngology, 27 janvier 2010.
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