L'Agence européenne du médicament (EMA) a donné un avis favorable au vaccin AZD1222 contre le Covid-19 d'AstraZeneca, ce vendredi 29 janvier, et la Commission européenne, dans la foulée, une autorisation conditionnelle de mise sur le marché.
L'AZD1222 est composé d'adénovirus non réplicatif, modifié pour qu'il présente la protéine Spike du SARS-CoV-2. Il s'agit du 3e vaccin à être autorisé en Europe après ceux à ARN de Pfizer/BioNTech (Comirnaty) et de Moderna. L'EMA recommande le vaccin chez tous les adultes de plus de 18 ans, alors que la Commission allemande de vaccination le réservait aux personnes âgées de 18 à 64 ans.
Sur ce point, l'agence européenne a passé en revue l'ensemble des données d'efficacité et de sécurité du vaccin d'AstraZeneca. En l'occurrence, ce sont quatre essais cliniques, totalisant 24 000 volontaires répartis au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud. Lors de la publication en décembre 2020, il était fait état d'une efficacité globale de 70,4 %. Mais, après sélection des données les plus robustes, l'EMA a estimé l'efficacité à 59,5 %.
Si l'EMA estime insuffisant le nombre de participants âgés de plus de 55 ans pour conclure à l'efficacité dans ce groupe d'âge, l'agence recommande tout de même l'utilisation du vaccin de façon large, dans l'attente des résultats des études en cours.
Le bras de fer continue entre AstraZeneca et l'UE
Ces annonces interviennent sur fond de brouille entre l'Union européenne (UE) et le laboratoire britannique. Le groupe AstraZeneca a en effet évoqué devant les 27 pays membres une « baisse de rendement » dans une usine européenne, expliquant ne pouvoir livrer qu'un quart des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre. Bruxelles a jugé ces explications « insatisfaisantes » et demandé une inspection d'une usine belge du groupe, où « certains documents et données » ont été saisis jeudi.
La Commission européenne a encore accentué la pression ce vendredi 29 janvier en publiant en ligne le contrat signé avec AstraZeneca, amputé de parties entières noircies pour raisons de confidentialité. Lors d'une conférence de presse la veille, la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a réaffirmé que « l'Europe a recommandé des doses en acceptant le risque que le vaccin ne soit pas approuvé par les autorités de santé, explique-t-elle. Mais l'esprit de cet accord était de fournir au laboratoire les moyens d'avoir des stocks importants dès l'obtention de l'AMM. Le fait que le laboratoire ne soit pas capable d'augmenter ses capacités de production ne fait pas partie des risques inclus dans notre contrat. »
Évoquant le fait que le Royaume Uni aurait été prioritaire vis-à-vis de l'Europe des 27, le commissaire européen a réaffirmé qu'elle refusait le principe du « premier commandé premier servi ». À ce stade, « nous ne souhaitons pas interdire l'exportation des doses produites sur le territoire européen, mais nous voulons que le laboratoire soit transparent et nous dise où sont produits les stocks et à qui ils sont livrés », a-t-elle précisé. Quelques heures après cette conférence de presse, l'UE a réclamé que le laboratoire récupère une partie de son stock britannique pour limiter la baisse du nombre de livraisons causée par la baisse de rendement des usines européennes.
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