L’épidémie de grippe s’étend à presque toute la métropole

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Publié le 04/01/2024

Crédit photo : GARO/PHANIE

La grippe a gagné du terrain en métropole la semaine après Noël (semaine 52) avec une forte augmentation des indicateurs « particulièrement à l’hôpital » , indique Santé publique France (SPF) dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Quatre nouvelles régions - Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Corse et Guadeloupe - sont passées au stade épidémique, portant à dix le nombre total, les trois autres (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire) étant au stade pré-épidémique. Outre-mer, la Guadeloupe est passée en phase épidémique, rejoignant la Guyane et Mayotte.

La progression des virus grippaux a concerné toutes les classes d’âge, plus particulièrement marquée à l’hôpital chez les 0-14 ans et les 65 ans et plus. En ville comme à l’hôpital, la très grande majorité des virus grippaux étaient de type A. Les virus A(H1N1)pdm09 caractérisés sont « antigéniquement apparentés à la souche vaccinale du vaccin hémisphère nord 2023-24 », précise le bulletin hebdomadaire, ce qui n’a pas été observé pour les virus A(H3N2) qui présentent « un profil non totalement apparenté à la souche vaccinale ».

Virus grippal de type A

Depuis la semaine 40, 94 cas de grippe ont été signalés par les services de réanimation, dont 67 % avaient plus de 18 ans. Il s’agissait majoritairement de virus de type A (74 des 76 cas avec typage du virus), dont 23 virus de type A(H3N2). Parmi les 64 cas pour lesquels le statut vaccinal était renseigné, 56 n’étaient pas vaccinés. Sept décès ont été rapportés (dont quatre chez les plus de 65 ans).

Dans le même temps, si la circulation du Sars-CoV-2 reste élevée avec une forte détection dans les eaux usées, les indicateurs en ville et à l’hôpital tous âges confondus sont en diminution. Si la tendance est favorable, il faut noter que, depuis la semaine 40, le nombre de cas de Covid en réanimation se révèle assez élevé (au moins 369 cas, des adultes à 92 %, en majorité des hommes avec des comorbidités dans 89 % des cas) avec 61 décès signalés (50 chez les plus de 65 ans).

La bronchiolite à un niveau élevé mais en reflux

Quant à l’épidémie de bronchiolite, hormis la Bretagne passée en post-épidémie, elle se poursuit, mais de façon stable en ville et avec une diminution des indicateurs à l’hôpital (moins 13 % pour les hospitalisations en réanimation par rapport à la semaine précédente). En semaine 52, 27 hospitalisations en réanimation chez les moins de deux ans (tous avaient moins d’un an) ont été enregistrées. « Les passages aux urgences et les hospitalisations après passage aux urgences pour bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans étaient en diminution pour la quatrième semaine consécutive tout en restant à un niveau élevé », synthétise SPF.

Dans ce contexte de circulation intense des virus respiratoires, notamment grippaux, « l’adoption systématique des gestes barrières par tous demeure primordiale », en complément de la vaccination, « notamment le port du masque en cas de symptômes dans les lieux fréquentés et en présence de personnes à risque », insiste l’agence sanitaire.

« Le masque solidaire » : une campagne pour protéger les plus vulnérables face au Covid

Trois associations de patients, Renaloo, Aides et ELLyE (Ensemble Leucémie Lymphomes Espoir), se mobilisent pour encourager le port du masque dans les espaces publics confinés. Avec le soutien du ministère, et en partenariat avec la Cnam, Santé Publique France (SPF) et d’autres*, elles lancent une campagne de communication multicanale (affichage, digital et presse) autour de six visuels représentant des personnes solidaires, portant un masque, « pour protéger les plus vulnérables et limiter la propagation des virus ».

Point d’orgue de cette campagne qui se tient du 2 au 14 janvier, un évènement est prévu Place de la République à Paris ce 6 janvier à 14h. Autour du slogan #JeSuisSolidaire, 250 000 masques seront distribués.

Car pour les 300 000 patients les plus vulnérables - patients greffés, dialysés, traités pour certains cancers, notamment hématologiques et certaines personnes vivant avec le VIH -, le Covid reste une menace sérieuse. Répondant faiblement ou pas du tout à la vaccination, les personnes immunodéprimées principalement « courent un risque accru de formes graves, d’hospitalisation et de décès », rappellent les associations. Selon les données de l’Agence de biomédecine (ABM) et du groupement de recherche Epi-Phare (Cnam/ANSM), « un patient dialysé sur 20 est décédé du Covid et un patient greffé rénal sur huit a été hospitalisé pour Covid grave », ajoutent-elles.

*Dont le Cespharm (Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française) ou encore l’Uspo (Union des syndicats de pharmaciens d’officine)


Source : lequotidiendumedecin.fr