L'épidémie de grippe toujours très active montre de premiers signes d'infléchissement

Par
Publié le 15/02/2024
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : GARO/PHANIE

L'épidémie de grippe saisonnière reste très active, surtout en métropole (ensemble des régions encore dans le rouge) et dans une partie de l’outremer, mais montre des signes d'infléchissement en ville et à l’hôpital, indique Santé publique France (SPF) dans son point hebdomadaire, constatant aussi que la bronchiolite et le Covid continuent à refluer. Les infections respiratoires dans leur ensemble ont « une activité en diminution en ville et globalement stable à l’hôpital », résume SPF.

À l’hôpital, le bulletin publié le 14 février indique que les passages aux urgences pour grippe/syndrome grippal ont ainsi diminué (-12 % en une semaine, à 10 217), comme le nombre d'hospitalisations ensuite (-3 %, à 2 108). Outre-mer, seules la Guyane et les Antilles étaient toujours aux prises avec la grippe.

Cette saison, il ressort dans le bulletin que moins de Français à risque ont été vaccinés contre la grippe : 45,9 % fin décembre 2023, contre 50 % pour la saison 2022-2023 à la même date, et 52,7 % pour les seuls 65 ans et plus, contre 54,7 % un an auparavant.

Anticiper la prochaine vague de Covid chez les plus fragiles

Pour deux autres grandes épidémies respiratoires, la bronchiolite et le Covid, le reflux est quasiment terminé. La bronchiolite ne concerne plus aucune région, et seule la Corse reste en phase post-épidémique. Outre-mer, seule Mayotte demeure en épidémie, La Réunion est passée au stade post-épidémique. Concernant les hospitalisations, bien que l’épidémie ait été conséquente, la bronchiolite n'aura pas atteint le degré exceptionnellement élevé de la saison 2022-2023.

Quant au Covid, qui provoque encore plusieurs vagues par an et non pas une épidémie annuelle saisonnière, les indicateurs, en médecine de ville, à l'hôpital ou dans les eaux usées, continuent à baisser, ou restent stables. À peine un tiers des Français de 65 ans et plus a reçu un rappel anti-Covid depuis le démarrage de la campagne automnale. Chez les professionnels de santé, la couverture vaccinale contre le Covid à l’issue de la semaine 06 était estimée à 9,8 % pour ceux exerçant en Ehpad, 11,0 % pour les libéraux et 12,1 % pour ceux exerçant en établissement de santé.

La Haute Autorité de santé, sollicitée par le ministère, s'est prononcée récemment pour « une campagne de vaccination de printemps contre le Covid-19 pour les personnes de 80 ans et plus, ainsi que des résidents d’Ehpad/USLD (unités de soins de longue durée) et des personnes immunodéprimées », du 15 avril au 16 juin. Elle a aussi recommandé de prévoir une extension jusqu’au 15 juillet « si la situation épidémiologique le justifie ». Et, vu le « caractère imprévisible d’une nouvelle vague épidémique du Covid-19 et de l’émergence de nouveaux variants plus virulents susceptibles d’entraîner une baisse de l’immunité contre les formes graves et les décès », la HAS a conseillé de ne pas exclure une campagne de vaccination « plus précoce ou plus large » si nécessaire.

Stabilisation à un niveau élevé des infections à M. pneumoniae

Après la forte hausse des infections à Mycoplasma pneumoniae observée depuis début novembre 2023, la tendance est à la stabilisation des indicateurs le 21 janvier, mais à « des niveaux restant très élevés » , a indiqué Santé publique France dans un bulletin publié le 13 février.

« Après plus de trois années à un niveau très bas de circulation dans le contexte de la pandémie de Covid-19 », la recrudescence des infections à M. pneumoniae peut s’expliquer par « la levée des mesures sanitaires et la baisse de l’immunité de la population contre l’infection », rappelle l’agence.

Fin décembre, les niveaux de passage aux urgences pour pneumopathie bactérienne chez les 15-44 ans et les 5-14 ans étaient deux à quatre fois supérieurs aux valeurs de référence sur la période 2015-2020. Le taux de détection par PCR de M. pneumoniae à l’hôpital était à la mi-décembre (S50) six fois plus élevé par comparaison à celui observé à la même période en 2019. Point positif, peu de souches sont résistantes aux macrolides sur les prélèvements analysés jusqu’en février.

Dr I.D. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr