Le ton est donné dès la première ligne de l'éditorial. « Les recommandations sanitaires 2022 pour les voyageurs sont publiées en période de sortie de vague Omicron du Sars-CoV-2 en France, alors que de nombreuses incertitudes demeurent sur l'évolution de la pandémie de Covid-19 », est-il indiqué en préambule du document diffusé par Santé publique France. Les quatre signataires appellent ainsi à « une vigilance toute particulière », précisant que « l'amélioration actuellement constatée n'étant pas synonyme de la fin de la pandémie ».
L'accent est mis sur les vaccins. « Un grand nombre de maladies liées aux voyages peuvent être prévenues par la vaccination », est-il rappelé. Vis-à-vis du Covid-19 d'abord, il est rappelé que « l'entrée et la sortie du territoire français sont conditionnées selon une classification des pays régulièrement actualisée sur le site du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères ». La liste des noms des vaccins contre le Covid-19 autorisés à l'étranger et similaires à ceux autorisés en Europe est disponible par pays sur le site de l'Agence du médicament (ANSM). Il est rappelé que l'administration de vaccins selon des schémas hétérologues est possible.
Des actualisations vaccinales ont été faites : pour l'encéphalite japonaise (ajout de la Papouasie-Nouvelle Guinée comme pays à risque) ; pour la fièvre jaune, des pays ne sont plus à risque de transmission (île de l'Ascension, Laos, Libye, Philippines…) mais de nouvelles zones le sont (certains territoires en Argentine, quelques départements en Bolivie, certaines villes en Colombie, etc.). À noter par ailleurs qu'à la liste des zones géographiques à forte incidence tuberculeuse ont été notamment rajoutés la Fédération de Russie et l'Ukraine.
Les cas de paludisme à la hausse, penser à la prévention
Conséquence de la crise Covid, le nombre de cas et de décès liés au paludisme a augmenté en 2021. Même si des pays comme la Chine et le Salvador ont été déclarés exempts de la maladie en 2021, « la pression créée par la pandémie de Covid-19 sur les systèmes de santé, en particulier ceux des pays à faibles revenus, a fortement affecté leur capacité à maintenir les activités de lutte contre le paludisme », est-il expliqué. Ainsi, en France en 2021, l'augmentation du nombre de cas par rapport à 2020 est très marquée (+117 %) avec la reprise des voyages internationaux. « Les pays à l'origine des contaminations sont toujours très majoritairement situés en Afrique subsaharienne », est-il rappelé. Et Plasmodium falciparum est impliqué dans près de 89 % des cas.
« Un des principaux facteurs de risque de forme grave de paludisme demeure le retard au diagnostic », d'où l'importance de la prescription d'une prévention adaptée. À noter qu'en 2022, il n'est plus recommandé d'imprégner les vêtements par la perméthrine pour la population générale (absence de preuve d'efficacité, toxicité individuelle et environnementale). Cela ne reste d'actualité que pour des populations particulières (militaires, réfugiés, etc.) qui n'ont pas accès à des moustiquaires imprégnées. De plus, en matière de chimioprophylaxie antipalustre, la chloroquine n'est plus recommandée, « ce d'autant que la forme sirop n'est plus commercialisée depuis juillet 2021 et celle des comprimés le sera fin 2022 », est-il souligné.
Jet lag, mal des transports…
D'autres recommandations ont été actualisées concernant la prévention du jet lag (mélatonine possible), de la maladie thromboembolique (vêtements amples, hydratation, déambulation, contention de classe 2, aspirine non recommandée, HBPM hors AMM non validée mais parfois prescrites), du mal des transports (antihistaminique de première génération à effet sédatif, scopolamine en patch) et du mal aigu des montagnes.
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