Un calendrier vaccinal simplifié avec des âges clés, défend la HAS

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Publié le 25/04/2024
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Alors que la publication du calendrier vaccinal 2024 se fait attendre en cette semaine de la vaccination, la Haute Autorité de santé (HAS) indique avoir voulu le simplifier avec un raisonnement par âges clés dans ses recommandations pour faciliter l’appropriation et améliorer les taux de couverture.

Crédit photo : Philippe VOISIN/ PHANIE

« Nous en sommes convaincus à la Haute Autorité de santé (HAS), il est essentiel que chacun puisse facilement comprendre pourquoi, comment et quand il sera important de se faire vacciner », écrit l’institution dans un communiqué en cette semaine de la vaccination lors de laquelle est traditionnellement publié le calendrier vaccinal.

Pour faire progresser les couvertures vaccinales, la Haute Autorité explique sur son site souhaiter que chacun puisse s’approprier le calendrier et entend y parvenir avec un raisonnement par âges clés : le nourrisson, l’adolescent de 11 à 14 ans, la personne âgée de 65 ans et plus ainsi que la période de la grossesse.

Cette année, après l’avis rendu fin mars par la HAS, des changements importants sont attendus en particulier pour la protection contre les méningites pour les nourrissons et les adolescents. Une première réunion de haut niveau organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour vaincre la méningite se tiendra d’ailleurs ce 26 avril à l’Institut Pasteur à Paris en présence du directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus et du ministre délégué à la santé et à la Prévention Frédéric Valletoux.

Des repères pour s’approprier les vaccins

« Il y a une certaine complexité du calendrier vaccinal », avait regretté sur Franceinfo le 22 avril, la Pr Anne-Claude Crémieux, membre du collège de la HAS et présidente de la commission technique des vaccinations. « Il faut des repères pour que les Français puissent s'y retrouver parce que c'est un vrai frein à la couverture vaccinale », avait ajouté l’infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris.

Le calendrier vaccinal est compliqué, « en particulier parce qu’il s’est enrichi depuis les années 1990 de nouveaux vaccins destinés aux nourrissons mais aussi à des âges jusque-là peu concernés par les vaccins », lit-on dans la position de la HAS. Si ces innovations constituent « une très bonne nouvelle » pour la protection de la santé de la population, le calendrier vaccinal est devenu « difficilement lisible et encore moins mémorisable que cela soit par le public mais aussi par les professionnels de santé… », reconnaît l’agence.

Encore des lacunes

Si la très grande majorité des Français (84 %) est favorable à la vaccination selon les chiffres publiés ce 22 avril par Santé publique France, « chez les adolescents de 15-19 ans, la vaccination contre le méningocoque du sérogroupe C n'atteint pas 50 % alors que ce taux de couverture dépasse 80 % pour les sérogroupes ACWY chez les adolescents néerlandais », rapporte la HAS. Chez les adolescents toujours, la couverture reste faible également pour la vaccination contre le HPV, dans l’attente des données 2023.

Pour les vaccins qui concernent les personnes âgées de 65 ans et plus, les chiffres de l’hiver dernier sont là aussi décevants, contre la grippe (54 % des personnes vaccinées) et contre le Covid-19 (30,2 %). Concernant le pneumocoque, qui touche autant les personnes de 65 ans et plus que les nourrissons de moins de 5 ans, les chiffres sont sans appel (2,9 %).

Du nouveau contre les méningocoques ou encore le zona

Chez les nourrissons, la HAS recommande ainsi une obligation vaccinale couvrant non plus le seul méningocoque C, « mais les méningocoques B et ACWY, afin de couvrir toutes les souches responsables des infections invasives avant 5 ans ».

Chez l'adolescent de 11-14 ans, un vaccin contre les méningocoques A, C, W, Y permettra de le protéger contre les méningites, mais aussi d'éviter qu'il transmette le méningocoque, « car à cet âge il est dans 10 à 20 % des cas porteurs de cette bactérie dans la gorge sans avoir de symptômes », est-il rappelé. L'âge de 11-14 ans est aussi celui du vaccin contre les HPV, ce qui permet de faciliter la mise à jour du calendrier vaccinal.

Chez les 65 ans et plus, aux vaccins grippe et Covid s'ajoute maintenant « un nouveau vaccin contre le zona », le Shingrix protégeant également chez les personnes immunodéprimées.

« Cette simplification facilitera également l’utilisation des vaccins combinés de plus en plus nombreux à émerger (grippe-Covid-19-VRS par exemple), qui peuvent aussi concourir à l'obtention de couvertures vaccinales plus élevées », table la HAS.

Pour améliorer la couverture vaccinale, d’autres actions sont déjà menées ou en cours de développement : élargissement des prescripteurs et effecteurs de la vaccination, démarches dites « d’aller vers » permettant de toucher des personnes éloignées des dispositifs institutionnels, ou encore « calendrier de vaccination électronique avec rappels automatisés ».


Source : lequotidiendumedecin.fr