Face à la recrudescence « inhabituelle » des infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae, un « DGS Urgent », mis en ligne ce 29 novembre, détaille la conduite à tenir devant un cas.
La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertait sur une hausse des cas de maladies respiratoires en Chine, réclamant aux autorités chinoises des informations plus détaillées sur le sujet, et appelant la population à mieux se protéger.
« J'ai eu le directeur général adjoint de l'OMS, on fait un point tous les jours, a indiqué le ministre de la Santé Aurélien Rousseau sur France info. Les autorités chinoises, de ce qui ressort aujourd'hui, connaissent le rebond de pneumopathies qui sont liées à une bactérie, qui s'appelle le mycoplasme. On la connaît bien (...), ce n'est pas un virus ».
Les infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae sont « très fréquentes » chez les enfants de plus de 4 ans et les jeunes adultes. Souvent bénignes, elles guérissent spontanément dans « l’immense majorité des cas », mais peuvent parfois nécessiter une hospitalisation. La transmission se fait par gouttelettes et l’incubation dure de 1 à 3 semaines.
Une antibiothérapie à mettre en place sans tarder
Le diagnostic peut être évoqué « devant une pneumopathie, notamment si celle-ci est associée à des douleurs musculaires, des lésions pathologiques et une cytolyse hépatique, tout particulièrement en présence de cas groupés en collectivité », indique la Direction générale de la santé (DGS).
L’antibiothérapie de première intention repose sur les macrolides. Mais, en l’absence de signes d’emblée évocateurs de bactérie atypique (« début progressif, signes extra-respiratoires, état général conservé, opacité non systématisée », est-il listé), le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/acide clavulanique. Dans ce cas, une réévaluation est « impérative » dans les 48 à 72 heures. En l’absence d’amélioration, il est recommandé de passer aux macrolides après une radiographie de thorax pour éliminer un épanchement pleural et/ou une CRP (C-reactive protein).
La radiographie peut aider au diagnostic, mais les anomalies détectées sont « inconstantes », est-il relevé. Le scanner faible dose reste l’examen le plus performant dans cette indication. Ces investigations sont à mener en cas de signe de gravité. Surtout, le démarrage du traitement ne doit pas être retardé, insiste la DGS. Si nécessaire, le diagnostic biologique passe par une PCR, notamment multiplex, ou une sérologie, est-il précisé. Dans le contexte actuel de circulation de la grippe, du Covid et du virus respiratoire syncytial, il faut envisager « en premier lieu » une pneumopathie virale.
Surveillance épidémique et vigilance sur les pénuries
Santé publique France (SPF) est mobilisée pour la surveillance de cette épidémie communautaire. Et, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) assure un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments.
La bactérie « répond très bien à des antibiotiques spécifiques, on les a sur le territoire », a assuré le ministre. « On a 6 mois de stock sur ces produits-là, mais on a aujourd'hui une augmentation comme dans tous les pays d'Europe de ces bactéries », a-t-il ajouté, soulignant que l'impact se faisait notamment sentir sur les urgences pédiatriques.
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