De la Provence à la Creuse

À Sainte-Feyre, le bonheur du médecin est dans le pré  

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Publié le 27/01/2020
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Le Dr Edmond Mathéossian est le nouveau généraliste de Sainte-Feyre, qui, depuis deux ans, désespérait de trouver un nouveau médecin de famille. 

Crédit photo : DR

Quitter Lançon-Provence et la bleue Méditerranée pour les vertes prairies et forêts de Sainte-Feyre dans la Creuse.

C'est le choix fait par le Dr Edmond Mathéossian il y a dix mois et qui, depuis, contente tous les Creusois de cette commune de 2 600 habitants, en particulier la maire. « L’arrivée du Dr Mathéossian a été pour nos habitants une avancée très positive, commente Nadine Dufaud. Nous avions tout, tout tenté pour obtenir une installation, sans succès. Nous étions presque découragés. »

 

La maire et son équipe avaient en effet multiplié efforts et initiatives après le départ en retraite de leur dernier praticien, en 2017. Contacts avec la profession, les Facultés, l’Ordre local, annonces diverses dans les médias, courriers personnalisés à des candidats possibles, sans compter l’acquisition et la rénovation – pour 100 000 euros, dont 1/3 de subventions – d’un local voisin de la pharmacie, dans lequel aménager un cabinet médical. En vain. Il a fallu que la chance s'en mêle en la personne du fils du Dr Mathéossian, tombé amoureux de la région et qui souhaitait poursuivre des études supérieures au calme, loin de la bouillonnante Marseille. « C'est lui qui va convaincre son père – et sa mère et ses trois frères et sœurs – de déménager dans la Creuse, se souvient Nadine Dufaud. Nous avons bien sûr organisé des visites préalables et apporté plusieurs garanties. Notre commune a trouvé une maison, inscrit les enfants en scolaire, préparé le terrain, le déménagement, et la prise de fonctions. Nous avons offert également six mois de loyer gratuit pour le cabinet. Et ici, la qualité de vie est sans reproche… »

Un effet moteur

C’est l'une des raisons de la venue du Dr Mathéossian. « Ici, il n’y a pas de bouchons de voitures, s’est-il réjoui peu de temps après son arrivée, il y a des rapports humains de qualité, et des patients qui sont heureux d’avoir un praticien après des années d’attente. Nos premières impressions – pour ma famille – étaient d’arriver dans un lieu de vacances. C’est devenu pour nous un lieu de vie et de travail. »

La pharmacie, à dix mètres de là, se réjouit également de l’arrivée du prescripteur. Prochaine retombée positive : l’implantation à venir d’un cabinet dentaire. Là aussi, la commune donne un coup de pouce financier. Nadine Dufaud espère que cette nouvelle dynamique séduira à terme un second médecin généraliste. « Une commune voisine de la nôtre est dépourvue de médecin, il y a donc de quoi faire, souligne-t-elle. Nous avions deux généralistes occupés à plein temps il y a quatre ans, nous aurions donc de quoi en faire vivre un autre sans problème. »

 

 

 

De notre correspondant Jean-Pierre Gourvest

Source : Le Quotidien du médecin