Comment améliorer l’évaluation de nouveaux médicaments

Un défi dans la maladie d’Alzheimer

Publié le 10/06/2009
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Crédit photo : S Toubon

« DEUX DES 14 projets retenus dans le cadre de l’appel d’offres européen IMI

émanent de pharmaco-cliniciens français. C’est une performance très honorable pour notre discipline » se félicite le Pr Olivier Blin (responsable du Centre de l’investigation clinique- Unité de pharmacologie clinique et d’évaluations thérapeutiques, hôpital de la Timone, Université de la Méditerranée, Marseille), un des élus. Cette forme de partenariat public-privé vient en complément des modèles qui existent déjà. « C’est ainsi que ce projet européen IMI a été également labellisé par le pôle de compétitivité Eurobiomed afin de se mettre dans les meilleures conditions de valorisation. Je pense qu’il serait utile, à l’avenir qu’il y ait une implication plus marquée de ces pôles dans les appels d’offres au niveau européen  », ajoute le Pr Olivier Blin.

Le grand défi posé par la maladie d’Alzheimer et les syndromes apparentés est celui de la découverte et du développement de nouveaux médicaments.

Réduire l’attrition.

Le contenu du projet soutenu par le Pr Olivier Blin concerne une nouvelle approche permettant de diminuer le taux d’attrition des molécules (nombre de molécules retirées du développement) destinées à traiter la maladie d’Alzheimer.

La prédictivité de l’efficacité et/ou de la sécurité des candidats médicaments est un thème majeur de l’IMI. Aujourd’hui, le résultat des recherches conduites pour mettre au point des nouveaux médicaments dans le traitement de la maladie d’Alzheimer est décevant. « De nombreuses études sont menées. Environ 180 molécules sont en développement et aucune des molécules qui avait réussi à passer la phase II, ne s’est trouvée confirmée en phase III », explique le Pr Olivier Blin. On se heurte ainsi au problème de prédictivité des phases antérieures précliniques et de la phase clinique initiale (phase I) qui ne suffisent pas à détecter les profils d’efficacité, souvent variables selon les patients, ni à sélectionner les candidats médicaments les plus efficaces. « L’idée c’est d’arriver à la fin de la phase II en étant le plus sûr possible du potentiel d’une molécule. Notre objectif est de gagner deux à trois ans sur le temps de développement. Savoir le plus tôt possible si un médicament va réussir ou non à franchir les étapes du développement est important en terme d’énergie consacrée à la recherche, de temps, d’argent, mais aussi pour ne pas donner de faux espoirs aux patients », ajoute le Pr Olivier Blin. Le projet porte ainsi sur des tests prédictifs utilisés tout au long du développement qui viendraient affiner en amont le profil d’effets indésirables et d’efficacité d’une nouvelle molécule et faciliteraient la décision de passer ou non à la phase suivante. « Cela va des marqueurs biologiques, aux tests génétiques, aux tests comportementaux chez l’animal, aux tests sur des nouveaux modèles animaux (les lémuriens) aux tests sur des volontaires sains, sur des populations sélectionnées… » précise le Pr Olivier Blin. Une analyse biomathématique de l’ensemble des données issues de la recherche fondamentale, animale, comportementale, clinique…va être réalisée.

Un consortium de 23 participants dans différents pays d’Europe a été monté.

 CHRISTINE FALLET

Source : lequotidiendumedecin.fr