LES PATIENTS atteints de syndrome métabolique seraient plus sensibles au régime sans sel que les autres patients hypertendus. Tel est le résultat d’une étude chinoise publiée dans le Lancet, par Jing Chen et coll. Environ 1 800 personnes ont participé à cette étude prospective interventionnelle, entre 2003 et 2005, dans les régions rurales du nord de la Chine.
Ils ont été soumis à un régime sans sel pendant une semaine et à un régime riche en sel la semaine suivante. Pendant ce temps, des mesures de pression artérielle ont été effectuées à intervalles réguliers.
Les différences observées sont significatives : chez les patients atteints de syndrome métabolique, les chiffres de tension artérielle varient de façon plus importante selon les apports en chlorure de sodium.
On rappelle que le syndrome métabolique est l’association d’au moins trois éléments parmi les cinq suivants : une obésité abdominale, une hypertension artérielle, un faible taux de HDL cholestérol, un fort taux de triglycérides et une intolérance au glucose. Sa présence multiplie par deux le risque cardio-vasculaire. En France, on considère que sa prévalence atteint les 20 %, avec une légère prédominance masculine.
Les résultats de cette étude vont encore plus loin. Plus le patient est « métabolique », c’est-à-dire plus il présente d’éléments du syndrome, plus sa tension artérielle est sensible aux apports de sel.
Si le régime sans sel est un élément majeur du traitement de l’hypertension artérielle, ses bénéfices sont connus pour leur grande variation individuelle. Jusqu’à présent, les facteurs qui régissaient cette variation étaient mal connus ou seulement suspectés. Des études cliniques de plus faible puissance avaient démontré l’existence d’un lien entre insulinorésistance et rétention hydrosodée. En effet, des chercheurs avaient constaté que l’insulinorésistance, à la base physiopathologique du syndrome métabolique, contribuait à l’importance du volume extracellulaire. D’autres études plus anciennes affirmaient le rôle de l’obésité dans la réponse tensionnelle au régime sans sel.
Les travaux de recherche de J. Chen et coll. suscitent de nombreuses interrogations quant au rôle exact de l’insulinorésistance dans la réponse tensionnelle. Ils rappellent toutefois la nécessité d’adapter les mesures préventives au profil de chaque patient.
Jing Chen et coll. The Lancet, 16 février 2009
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