SELON UNE petite étude publiée en ligne par « Occupational and Environmental Medicine », l’utilisation régulière d’un téléphone portable pendant au moins quatre ans pourrait doubler le risque d’acouphènes.
« La prévalence des acouphènes a augmenté ces dix dernières années et est actuellement de 10 à 15 % dans les pays industrialisés. L’augmentation d’incidence pourrait être due à de meilleurs outils diagnostiques et à une meilleure prise de conscience de cette affection. Toutefois, un certain nombre de facteurs environnementaux peuvent accroître le risque, le plus important étant le bruit. Les champs électromagnétiques produits par les téléphones portables sont suspectés d’accroître le risque d’acouphènes », indiquent Hans-Peter Hutter et coll. Cela dit, pour l’instant, on ne dispose par d’argument fort dans ce sens. Ce qui a conduit l’équipe de Hutter à conduire sur une période d’un an (2003-2004) une nouvelle étude auprès de 100 patients vus pour des acouphènes chroniques (existant depuis plus de trois mois) ; à titre comparatif, ont été inclus dans ce travail 100 sujets contrôles, sans acouphènes, appariés pour le sexe et l’âge.
Durée des appels, oreille utilisée…
Étaient exclus de l’étude les sujets présentant une maladie de l’oreille, un trouble auditif lié au bruit, une TA élevée ou prenant des médicaments connus pour pouvoir induire des acouphènes.
Tous les participants étaient questionnés sur le type de téléphone portable qu’ils utilisent, la durée des appels, l’oreille avec laquelle ils téléphonent préférentiellement...
La plupart des acouphènes étaient unilatéraux ; 29 % des patients rapportaient aussi des vertiges.
L’analyse des résultats montre que les patients qui avaient commencé à utiliser un portable avant le début des acouphènes avaient un risque majoré de 37 % d’avoir ce type de troubles. Ceux qui utilisaient leur portable pendant plus de 10 minutes par jour avaient un risque majoré de 71 %. Enfin, les patients qui utilisaient un téléphone portable depuis quatre ans ou plus avaient un risque doublé d’acouphènes.
Les auteurs admettent que les gens peuvent sous-estimer ou surestimer l’usage qu’ils font de leur portable et la durée de leurs appels. Mais ils estiment qu’« en tenant compte de tous les biais potentiels et des éléments confondants, il est improbable que l’augmentation du risque d’acouphènes constatée dans cette étude après usage prolongé du portable soit fausse ».
L’explication de ce phénomène proviendrait selon les auteurs, du fait que la cochlée et les voies auditives absorbent une quantité considérable d’énergie émise par le portable.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?