Molo sur le RGO !

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Publié le 06/10/2023
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Les régurgitations sont très fréquentes chez le nourrisson, il ne faut pas les surmédicaliser. L’épaississement du lait est la principale mesure à mettre en œuvre, les médicaments sont à proscrire.

Le RGO physiologique se manifeste par des régurgitations banales. Elles sont très fréquentes, surtout dans le premier semestre de vie, et s’améliorent entre six mois et un an, avec la maturation du système antireflux. « Les régurgitations sont avant tout un problème de confort, elles ne présentent en général aucun caractère de gravité pour la santé de l’enfant. Ce sont les parents qui s’inquiètent, souligne le Pr Patrick Tounian (hôpital Armand-Trousseau, AP-HP). Il faut éviter de surmédicaliser une situation le plus souvent banale ! L’œsophagite est très rare. Le lien entre RGO et pathologies respiratoires ou ORL à répétition est difficile à établir dans la mesure où le traitement du premier permet rarement de guérir les secondes. »

Après avoir rassuré les parents, seules des mesures hygiénodiététiques sont nécessaires. Si l’enfant n’est pas allaité au sein, il faut conseiller un lait épaissi. S’il l’est, les régurgitations ne sont pas un motif pour interrompre l’allaitement. Il faut également proscrire l’allaitement mixte avec du lait épaissi. Et, en aucun cas, il ne faut tirer son lait pour l’épaissir et ensuite le donner au biberon ! Toutes ces mesures risqueraient de compromettre la poursuite de l’allaitement.

Juste après le repas, l’enfant doit être gardé contre soi à la verticale : une mesure de bon sens mais qui n’a pas démontré son efficacité.

Aucun médicament ne doit être prescrit : les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) n’ont aucune efficacité sur les régurgitations. Ils n’ont pas d’AMM avant l’âge d’1 an et ne doivent donc pas être prescrits, sauf en cas d’œsophagite prouvée. Les alginates et autres pansements œsophagiens n’ont pas d’intérêt à cet âge.


Source : Le Quotidien du médecin