« Sur un fil » porte l’association Le Rire médecin sur grand écran

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Publié le 08/11/2024
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Le dernier film de Reda Kateb, « Sur le fil », illustre la vie d’une troupe de clowns au sein d’un service pédiatrique et raconte les débuts de l’association Le Rire médecin.

De gauche à droite, les clowns Roger Crips (Jean-Philippe Buzot), Zouzou dit Jo (Aloïse Sauvage) et Poireau (Philippe Rebot)

De gauche à droite, les clowns Roger Crips (Jean-Philippe Buzot), Zouzou dit Jo (Aloïse Sauvage) et Poireau (Philippe Rebot)
Crédit photo : DR

« Devinette, quelle est la différence entre un acrobate et un clown ? Le premier on l’admire, le deuxième on l’aime », affirme le clown Poireau à sa collègue néophyte Jo dans le dernier film « Sur un fil », sorti le 30 octobre. Le réalisateur (et acteur) Reda Kateb y rend hommage au travail de l’association Le Rire médecin. L’histoire démarre par une chute, celle d’une acrobate, Jo, interprétée par Aloïse Sauvage. Résultat, six mois de rééducation, pas d’assurance maladie, et l’obligation de rebondir sur un autre métier de saltimbanque. Son collègue au sein de sa troupe interprété par Philippe Rebot l’introduit dans son équipe de clowns à l’hôpital.

Le métier de clown est sans doute moins dangereux que celui d’acrobate. Mais en matière de spectacle, l’impact est bien plus direct sur des enfants ayant des pathologies souvent graves et donc très fragiles. C’est l’apprentissage de la vie auquel est confronté Jo : entretien d’embauche avec la cheffe de la troupe Tamara (jouée par Elsa Wolliaston), puis période d’observation auprès de deux compères, Poireau (Philippe Rebot) et un clown dans la vraie vie, Roger Crips (Jean-Philippe Buzaut). Le maître mot du métier : s’adapter à chaque situation. Avoir la modestie aussi de reconnaître qu’un enfant n’a pas envie de sourire (ou n’est plus en état), de participer au jeu ou d’être rembarré par des parents trop accablés par la situation.

Le rire pour soulager les petits patients

Toute la trame du film porte sur l’adaptation difficile à son nouveau job de Jo, acrobate blessée, qui arrive à devenir amie du petit Yacine (Massil Imine), dont le père interprété par Samir Guesmi, est désemparé par le malheur qui s’abat sur son fils.

Éreinté par la critique qui lui reproche trop de lieux communs, de situations attendues ou de pathos, le film de Reda Kateb a le mérite de plonger le spectateur dans un monde souvent inconnu par le grand public, la souffrance des enfants soulagée par le rire. L’émotion forcément prend à la gorge quand un enfant souffre. Elle plonge les clowns dans la tristesse pendant le film lorsqu’ils apprennent le décès d’une jeune fille hospitalisée dans le service. Et la surprise peut arriver à chaque instant avec des exercices de danse et de virevolte qui amènent le clown Poireau à tomber la tête la première sur la vitre qui se trouve face au bureau des infirmières. La cheffe du service jouée admirablement par l’actrice Sara Giraudeau doit ainsi apprendre à contenir les dérives de la petite troupe. Cette dernière, marraine du Rire médecin, a d’ailleurs dressé un portrait sur Arte du clown Roger Crips. Ces scènes sont-elles banales, comme le décrit la critique ? Le spectateur pourra en juger sur place.

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Poireau (Philippe Rebot) avec la casquette de marin, juste avant de se prendre la vitre… devant le bureau des infirmières (de dos, Sara Giraudeau)

Source : lequotidiendumedecin.fr